Le moteur de recherche Google a lancé mardi une campagne contre le projet de loi du gouvernement allemand visant à mieux protéger la propriété intellectuelle des éditeurs de presse sur internet.
Alors que les parlementaires allemands doivent examiner jeudi un texte qui entend garantir aux éditeurs de presse "une participation juste" aux profits engrangés par les moteurs de recherche, Google interpelle directement ses utilisateurs sur la page d'accueil allemande de son outil de recherche.
"Veux-tu toi aussi trouver à l'avenir ce que tu cherches ? Participe: défends ton réseau", indiquait un lien qui renvoyait vers une vidéo du groupe américain affirmant que depuis plus de 10 ans, les internautes allemands peuvent trouver sur Google "ce qui fait bouger leur vie", mais qu'un "projet de loi entend changer cela".
Les utilisateurs de Google y sont appelés à interpeller leurs parlementaires pour faire barrage à ce projet de loi -- surnommée "Lex Google" par ses détracteurs -- qui vise principalement le service "Google actualités" du géant américain.
Le texte adopté fin août par le gouvernement allemand avait été réclamé par les grands groupes de presse allemands comme Axel Springer et Bertelsmann.
Il reconnaît aux éditeurs le droit exclusif de publier sur internet des articles de presse à des fins commerciales et oblige les portails de recherche à leur reverser des commissions.
"La plupart des citoyens n'ont encore jamais entendu parler de cette proposition de loi (...) bien que celle-ci pourrait concerner tous les internautes en Allemagne", a expliqué dans un communiqué le patron de Google Allemagne, Stefan Tweraser.
D'après lui, cette loi entraînerait une diminution de l'offre d'informations proposée aux citoyens, et une hausse des coûts pour les entreprises.
Il a rappelé que ce projet de loi a été rejeté en Allemagne par des acteurs économiques, scientifiques et des experts de la Toile.
La Fédération des hautes technologies Bitkom avait notamment accusé le gouvernement de faire "cavalier seul" en envoyant un message erroné aux acteurs de l'internet et aux investisseurs qui pourraient y voir une mise à l'index des services en ligne en Allemagne.