D'après les chiffres publiés dans une étude de l'Unesco, près de deux influenceurs sur trois ont confié qu'ils ne vérifiaient pas systématiquement leurs informations dans le contenu à destination de leur public.
«Il ne faut pas croire tout ce qui s’entend et se lit sur Internet». Cet adage, répété sans cesse, serait vrai si l’on en croit la dernière étude publiée par l’Unesco. Cette dernière indique que 62% des créateurs de contenu ne vérifient pas systématiquement leurs sources et informations avant de les transmettre à leur public.
À l’ère où certains réseaux sociaux comme TikTok, X ou Instagram regorgent d’influenceurs partageant du contenu éducatif, nombre d’entre eux ont confié à l’agence des Nations unies pour l’éducation et la culture qu’ils n’étaient pas systématiquement rigoureux dans leur travail de vérification.
En effet, sur les 500 créateurs de contenu interrogés, originaires de 45 pays à travers le monde, 42% d’entre eux indiquent que le nombre de vues et de «likes» reçus par un contenu est un facteur de confiance en une information, tandis que seulement 17% des influenceurs ont confié que la présence de sources et de preuves était une preuve de la véracité des propos.
Selon l’Unesco, les sources employées par les influenceurs sont également peu fiables : si 12% des sondés ont indiqué qu’ils prenaient des données officielles ou gouvernementales comme sources, près de 58% des influenceurs interrogés disent chercher des informations de leur propre vécu, tandis que 21% des personnes questionnées avouent partager du contenu transmis «par des amis en qui ils ont confiance».
Des formations ouvertes à destination des influenceurs
«Les créateurs de contenu numérique ont acquis une place majeure, mais beaucoup peinent à affronter la désinformation et les discours de haine en ligne», estime Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, alors que l’absence de rigueur a un impact négatif majeur sur les contenus partagés, notamment aux plus jeunes.
Pour lutter contre la désinformation, l’organisme a pris plusieurs mesures dont l’ouverture d’une formation pour les vidéastes qui leur permet de travailler sur la vérifications des informations ainsi que la liberté d’expression.
Selon les chiffres de l’agence, plus de 9.000 personnes ont déjà participé à cette formation depuis son lancement au mois de novembre.