Teint grisâtre, poches sous les yeux, bâillements à la machine à café… le manque de sommeil est un mal récurrent. Entre 6 et 9 heures par jour pour les petits ou gros dormeurs, le repos nocturne des Français dure en moyenne 7h13, comme le constate l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) dévoilé mardi.
Mais ce temps de repos est jugé insuffisant par l’immense majorité des personnes âgées de 15 à 54 ans, interrogées sur le temps de sommeil qui leur est nécessaire pour être en forme le lendemain. La population active est particulièrement touchée, avec notamment les femmes de 35-44 ans qui estiment que ce déficit est de plus d’une demi-heure par jour.
Problème le plus évident de ce manque, l’insomnie chronique, qui touche 16 % de la population. Les femmes sont les plus touchées (19 %), et ce tout au long de leur vie.
A l’inverse, les hommes le sont davantage en vieillissant. Elle concerne 3 % des garçons de 15 à 19 ans, et grimpe à 18 % chez les hommes de 45 à 54 ans. «L’insomnie est souvent due à des problèmes psychologiques, à un mal-être qui déborde sur le sommeil, note François Beck, sociologue à l’Inpes.
Autres facteurs cités : les problèmes sociaux, comme le chômage ou la précarité financière, ou encore le stress au travail.
Mais l’insomnie n’est pas le seul trouble constaté : les jeunes se couchent tard et le paient au réveil. Cumulant parfois console de jeu, télévision et smartphone dans leur chambre, ils perdent en moyenne, entre 11 et 15 ans, de 20 à 30 minutes de sommeil quotidien par an.
Au final, les adolescents de 15 ans, qui dorment en moyenne 7h35, accusent près d’une heure de déficit sur ce qu’ils estiment quant à eux être leur temps de repos idéal.
Le corps en danger
Les conséquences de cette fatigue générale sont nombreuses. A commencer par la somnolence : un Français sur cinq avoue en souffrir au moins trois fois par semaine, selon des chiffres de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
Pire, un Français sur vingt s’endort quotidiennement dans la journée sans pouvoir y résister. Un état de fatigue qui influe sur la productivité au travail ou sur la concentration en classe et, par ricochet, sur la réussite scolaire.
Autre risque, connu, celui de la somnolence au volant. Selon la Sécurité routière, elle multiplie par huit le risque d’accident.
Restent les conséquences directes sur le corps humain. Hypertension artérielle, obésité, diabète ou maladies cardiovasculaires comptent ainsi parmi les nombreuses pathologies pouvant être générées par des nuits mal gérées.
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