Pouvoir suivre la trajectoire des avions et leur niveau de bruit sur et autour des aéroports sur internet est une réalité ailleurs en Europe mais toujours pas en France, constate l'Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (Acnusa) dans son rapport annuel.
"Alors que des gestionnaires d'aéroports européens vont jusqu'à proposer des applications pour les smartphones indiquant à J+2 la configuration du vent, il paraît incongru que les riverains français ne puissent de chez eux prendre connaissance de la situation, même en différé, qui se déroule au-dessus de leur tête", affirme cette autorité environnementale indépendante dans son rapport 2011 publié lundi.
Elle déplore "la déficience d'informations" sur la qualité de l'air facilement accessibles et demande la création rapidement de ce type d'application sur internet.
Actuellement le seul moyen pour le public concerné d'obtenir ce genre d'informations est de se rendre soit directement dans les aéroports, soit, comme en région parisienne, de s'informer dans les maisons de l'environnement ou certaines mairies, selon l'Acnusa.
A propos des vols de nuit, le rapport note que les nouveaux arrêtés de restriction pris depuis 2010 restent insuffisants. Pour ceux concernant l'aéroport Paris-Charles-de-Gaule, les avions concernés "représentaient 1% des vols de nuit".
L'Acnusa propose d'engager une réflexion nationale sur les vols de nuit et a créé en septembre un groupe de travail avec des élus, des professionnels et des associations.
L'autorité s'interroge, par ailleurs, sur le relèvement de 300 mètres depuis novembre de l'altitude de la phase d'atterrissage des avions sur les aéroports franciliens. Elle "regrette" que le gouvernement n'ait pas prévenu que cela allait forcément entraîner une modification des trajectoires et donc un transfert des nuisances. D'autre part, la diminution du bruit de 3 à 4 dB, grâce à ce changement, reste insuffisante alors qu'il aurait fallu une dizaine de dB, selon le rapport.
Enfin, sur l'immobilisation prévue depuis 2010 des avions pour non-paiement des amendes par les compagnies aériennes, l'Acnusa a regretté l'attitude de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Celle-ci a en effet prévenu en octobre la compagnie visée la veille de la saisie conservatoire. Celle-ci, dont le nom n'est pas révélé et qui devait 319.000 euros, a suspendu ce jour-là sa venue sur le territoire français. La DGAC avait justifié l'intervention pour éviter des éventuels désagréments aux passagers.