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Jimmy Cabot (RC Lens) : «Je suis content d'enfin revenir»

Jimmy Cabot a été victime d'une rupture du ligament croisé du genou en octobre 2022. Jimmy Cabot a été victime d'une rupture du ligament croisé du genou en octobre 2022. [Daniel Derajinski/Icon Sport]

Jimmy Cabot, présent à Marrakech (Maroc) pour profiter de sa passion pour le poker au Sismix, est revenu sur sa saison frustrante, tout en affichant ses ambitions pour le prochain exercice avec le RC Lens et évoquant le probable départ de Franck Haise.

Jimmy, tout simplement déjà, comment vous sentez-vous ?

Ça va, je me sens bien. J’ai eu une longue période de blessure avec ma rupture des ligaments croisés en octobre 2022 qui a engendré ensuite une longue période de réhabilitation, car j’ai eu des complications derrière. Ça fait bientôt un an et demi que je suis arrêté et que je n’ai quasiment pas joué. Mais je suis sur le retour et mon objectif est de faire une bonne préparation pour revenir rapidement sur les terrains de Ligue 1.

Avez-vous trouvé le temps long ? 

Oui, bien sûr. Surtout que j’ai eu des complications qui faisaient que je n’avais pas vraiment un temps déterminé auquel me préparer pour revenir. À chaque fois, l’échéance était repoussée. Il y avait forcément beaucoup de frustration, beaucoup de patience à avoir. Et là, je suis content d’enfin revenir.

En fin de saison, vous avez pu jouer un peu en National 3… 

Dans un premier temps, j’ai pu faire mon retour à l’entraînement avec le groupe professionnel pour pouvoir reprendre un peu le rythme. Et il y a eu effectivement ce match que j’ai pu faire. Je me suis fait une petite lésion musculaire, mais il fallait s’y attendre. J’ai beaucoup travaillé pour revenir et j’avais finalement très peu d’endurance. Et les situations de match sont toujours des choses qui sont différentes des entraînements, même s’il y a beaucoup d’intensité. On savait que cela pouvait m’arriver. Mais pas d’inquiétude. Ce n’est rien de bien méchant.

Comment avez-vous vécu ces deux ans presque sans jouer ?

C’était vraiment très dur. Dans un premier temps, il y a eu la déception de se blesser. Ce n’est jamais simple à vivre sur une saison, surtout quand elle se passe magnifiquement bien. J’étais aux premières loges, mais sans pouvoir être acteur. Et donc dans un deuxième temps, il y avait cette frustration pour moi de regarder l’équipe performer sans pouvoir jouer, même si c’était top pour le club. Dans ces moments, il faut prendre son mal en patience, bosser et essayer de se raccrocher à tout ce qu’il faut faire pour revenir. Et c’est ce que j’ai fait et je suis content que ce soit derrière moi. 

Avez-vous craint de ne jamais pouvoir revenir ?

Non. Je n’ai jamais pensé que je ne reviendrai pas. Et, quoi qu’il arrive, il pouvait n'y avoir que 1% de chance pour que je revienne, j’aurais tout fait pour revenir. Je n’aurais jamais baissé les bras et j’aurais travaillé pour faire augmenter ce pourcentage. Mais, comme je l’ai dit, ça a été dur. J’ai vu de très grands spécialistes car j’avais une algodystrophie. Mon genou gonflait, chauffait régulièrement. Du coup, j’avais l’impression de ne pas maîtriser les choses, peu importe ce que je mettais en place. Pendant cette période, j’ai tout donné pour rester le plus en forme possible.

Et vous avez pu compter sur le soutien du club…

Oui, bien sûr et c’était très important. Wuilker Fariñez a également eu la même blessure que moi et, mentalement, ça m’a beaucoup aidé car j’étais beaucoup avec lui en salle. On s’est aidé mutuellement. Et puis, j’étais quand même au contact de l’équipe. Après le terrain m’a beaucoup manqué. Ce n’est pas évident tous les jours de venir et de rester en salle à faire des exercices un peu répétitifs.

À chaque fois que j'ai eu de la concurrence, je me suis toujours battu pour jouer

Est-ce la période la plus compliquée de votre carrière ?

Bien sûr. Il y a eu ce contraste car j’ai fait sept gros mois à Angers, ensuite j’arrive à Lens et je franchis une vraie étape avec un club qui a beaucoup de supporters, une vraie ferveur et une bonne évolution sur les dernières années. Et au final, il y a cette frustration de m’être blessé et ne pas pouvoir profiter de tout ça.

Quel est votre programme d’ici à la reprise ?

Chacun se prépare à sa manière pendant les vacances, et moi je vais reprendre une semaine plus tôt que le reste de l’équipe. Je reprends le 17 juin, alors que le groupe reprendra une semaine après. Je vais avoir le temps de bien me préparer, d’autant que le championnat va reprendre un peu plus tard cette saison avec l’Euro 2024 et les JO. Ça va me faire une préparation encore un peu plus longue et ce n’est pas plus mal pour moi. On va monter en intensité et je serai prêt pour le début de saison.

Cette préparation, ce sera aussi une manière de convaincre le nouvel entraîneur ?

Je ne sais pas trop ce qu’il va se passer, mais c’est vrai qu’il y a l’air d’avoir des turbulences et il va y avoir certainement quelques changements. Mais honnêtement, ça ne change absolument rien pour moi. Il y a des joueurs qui sont en place, avec, à mon poste, Ruben Aguilar, Przemyslaw Frankowski qui sont des très bons joueurs de Ligue 1 et qui sont en place depuis des années. Et peu importe le coach, ça ne change absolument rien pour moi. Je dois être prêt physiquement et à chaque fois que j'ai eu de la concurrence, je me suis toujours battu pour jouer et ça s’est toujours plutôt bien passé pour moi. Maintenant, j’ai eu beaucoup trop de blessures, donc il va falloir que je réussisse à enchaîner les performances. 

Le départ de Franck Haise serait-il une déception ?

Tout dépend des changements qui seront faits. Jusqu’ici, le président (Joseph Oughourlian, ndlr) a monté de belles choses, peu importe les choix qui ont été faits. C’est vrai qu’il y avait des bonnes alliances au club avec Florent Ghisolfi et Franck Haise. Il y a toujours des rotations qui se sont faites, plus ou moins cohérentes, mais le club continue de grandir. Si le coach part, ce serait dommage pour le club car il a fait vraiment de très belles choses et c’est un très bon entraîneur. Mais le président fera les bons choix pour remplacer Franck Haise et que la suite soit assurée.

Plusieurs noms circulent, savez-vous qui le remplacera sur le banc ?

Honnêtement non. Je n’ai pas d’informations. On verra quel entraîneur on aura à la rentrée. Mais je pense qu’il ira toujours avec les valeurs du club. Moi, je ne me fais pas de soucis en tout cas. 

En attendant la reprise, vous avez fait une petite pause poker. En quoi est-ce important de couper ?

Ça fait toujours du bien de couper et de faire autre chose. Surtout que, moi, mentalement j’ai vraiment enchaîné, même si on m’a moins vu sur les terrains. Je n’ai pas eu de vacances l’année dernière, et l’année d’avant, j’ai fait beaucoup de stages de réhabilitation à Capbreton et Clairefontaine. Dans ces moments, on n’est pas toujours très relâché et c’est impactant mentalement. Donc là, ça me fait du bien de couper, surtout en étant bien physiquement, en pouvant bosser, même s’il y a eu la petite blessure avant les vacances. Ça me fait du bien de relâcher avec les amis et le poker qui est une passion. C’est top !

Je suis un vrai passionné de poker

Depuis quand jouez-vous au poker ?

Je joue vraiment de manière récréative depuis environ cinq ou six ans. Et depuis 2-3 ans, je m’intéresse un peu plus à l’aspect technique et j’ai même pris quelques heures de coaching. Je suis un vrai passionné. J’essaie d’apprendre et d’avoir un minimum de compétences pour ne pas être trop ridicule. Au Sismix de Marrakech, où j’ai été invité par Winamax, c’était seulement mon 2e ou 3e tournoi live. Je n’ai pas l'occasion de pouvoir faire des tournois sur plusieurs jours et là, c’était parfait pour les vacances.

Préférez-vous jouer en live ou sur internet ?

Je joue 99% du temps sur Internet donc c’est vraiment difficile de comparer. Mais la sensation d’être assis à une table est quand même magnifique. Surtout lors de ce genre d’événement. Et si j’avais l’occasion de jouer les deux, je pense que je dirais en live. Il y a les aspects physique et réel qui rentrent en jeu. La sensation à la table est vraiment différente. Mais j’aime bien aussi jouer en ligne de temps en temps.

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© Caroline Darcourt / Winamax

Une fois votre carrière terminée, aimeriez-vous vous y consacrer davantage ?

Je pense que j’aurais plus l’occasion de prendre du plaisir et de participer à plus d’événements. Mais je ne me vois pas non plus en faire quelque chose de plus professionnel que ça. Pour l’instant, je suis dans mon football et j’aime bien être focus sur ce que je fais. On verra dans un second temps, mais je ne pense pas arriver à un très haut niveau.

Y-t-il d’autres joueurs à Lens qui jouent au poker ?

Pas tellement. Je n’ai pas l’impression qu’il y a beaucoup de joueurs qui jouent, même si c’est quand même accessible en ligne pour n’importe quel footballeur. Après, moi, ma blessure m’a aussi permis de jouer un peu plus ces derniers temps. Mais avec le rythme que ça impose et les tournois qui sont généralement le soir, c’est très compliqué et ce n’est pas forcément compatible avec la vie de joueur de haut niveau.

Est-ce que faire les championnats du monde à Las Vegas, c’est quelque chose qui vous fait envie ?

J’aime beaucoup le poker, mais venir sur des festivals ou faire des événements comme les championnats du monde pour être incompétent, ça ne m’intéresse pas du tout. Ça serait vraiment fou de pouvoir faire 2-3 semaines à Las Vegas, mais vraiment dans quelques années en me disant que j’ai les compétences pour pouvoir faire quelque chose. Je ne compte pas prendre un bracelet de champion du monde, mais au moins prétendre pouvoir faire quelque chose aux tables et profiter.

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