La Fédération française de football a annoncé qu'elle condamnait les propos partagés par Youcef Attal sur Instagram, ce dimanche 14 octobre, indiquant que le Conseil national de l'éthique de la fédération s'était saisi du dossier. Un dossier qui risque d'être lourd pour le Niçois, qui s'est excusé d'avoir relayé un appel à la haine contre les juifs.
Une polémique qui ne semble pas près de se terminer. Alors qu'il avait présenté ses excuses après voir partagé une vidéo négative à l'encontre de la communauté juive, Youcef Atal est désormais dans le viseur de la Fédération française de football.
L'instance nationale du football français a annoncé, par l'intermédiaire de Philippe Diallo, son président, qu'elle condamnait «avec la plus extrême fermeté» le message relayé par l'international algérien. «Les appels à la violence relayés par le joueur de l’OGC Nice Youcef Atal sont contraires à l’éthique de notre sport et aux valeurs que le football défend sans relâche. La FFF les condamne avec la plus extrême fermeté. Les discours de haine ne sauraient être admis. C’est avec raison que le Conseil national de l’éthique de la FFF s’est saisi de ce dossier», a déclaré le président de la Fédération française de football dans un communiqué publié ce dimanche.
Youcef Atal s'était excusé sur Instagram
Ce communiqué ferme à l'encontre de Youcef Atal, joueur à l’OGC Nice, a été publié quelques heures après son message d'excuse, publié sur Instagram, après avoir partagé une vidéo négative à l'encontre des juifs.
«J’ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n’était pas mon intention, et je m’en excuse. Je tiens à clarifier mon point de vue sans aucune ambiguïté : je condamne fermement toutes formes de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes. Jamais je ne soutiendrai un message de haine. La paix est un idéal auquel je crois fermement», avait publié l'international algérien sur une story Instagram.
La menace de Christian Estrosi
Le joueur des Aiglons était notamment dans le viseur du maire de Nice, Christian Estrosi, qui l'avait accusé d'avoir relayé un appel à la haine à l'encontre des juifs sur Instagram.
«J’attends de Youcef Atal, s’il s’est laissé instrumentaliser, de présenter ses excuses et de dénoncer les terroristes du Hamas. Si tel n’était pas le cas, il n’aurait plus sa place dans notre club», avait déclaré le maire de Nice, faisant référence à la vidéo publiée par l’international algérien sur Instagram.
J’attends de Youcef Atal, s’il s’est laissé instrumentaliser, de présenter ses excuses et de dénoncer les terroristes du Hamas. Si tel n’était pas le cas, il n’aurait plus sa place dans notre club @ogcnice.https://t.co/MKMsXx0n7e
— Christian Estrosi (@cestrosi) October 14, 2023
La vidéo, qui est disponible sur Instagram, mais qui a rapidement été effacée de la story du joueur, contient le message d’un prédicateur suivi par près de 5 millions de personnes sur les réseaux sociaux, le cheikh Mahmoud al-Hasanat.
Comme l’indique Nice-Matin, le prédicateur demande à Dieu, dans sa vidéo, d’envoyer «un jour noir sur les juifs» et «d’accompagner la main» des habitants de Gaza «s’ils jettent la pierre».
Sur ses storys précédentes, le joueur de 27 ans avait également publié une photo de lui, à l’issue de la rencontre et portant une écharpe «Palestine will be free», «La Palestine sera libre», en anglais.
Youcef Atal en story Insta :
"Free Palestine"#OGCNice pic.twitter.com/l78ZaP21sL— NISS Xtra (@nissxtra_) October 14, 2023
Un imam connu par les enquêteurs de Nice
Le nom de cet imam radical n’est pas inconnu des autorités : en 2019, il avait déjà été épinglé après l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, sermonnant les dirigeants de pays arabes en leur indiquant de garder leurs larmes et leur argent pour les mosquées plutôt que pour une cathédrale «d’où a été lancée une croisade contre les musulmans».
Son nom avait également été retenu par les enquêteurs lors de l’attaque terroriste survenue dans la basilique Notre-Dame de Nice en 2020 : l’assaillant, qui avait égorgé 3 paroissiens, avait partagé son contenu sur les réseaux sociaux quelques heures avant de passer à l’acte.