La BBC s’est excusée ce lundi 24 juillet après que l'un de ses journalistes a posé une question sur la condition des femmes lesbiennes au Maroc et l'homosexualité supposée de joueuses au sein de l’équipe nationale.
La question a provoqué un malaise. Ce lundi 24 juillet, la BBC a présenté ses excuses après que l'un de ses journalistes a interrogé Ghizlane Chebbak, capitaine de l'équipe féminine de football du Maroc, à propos de la condition des femmes lesbiennes et de l’homosexualité au sein de l’effectif présent à la Coupe du monde féminine 2023.
«Nous reconnaissons que la question était inappropriée. Nous n’avions aucune intention de causer du tort ou de la détresse», a indiqué un porte-parole du média britannique.
«Avez-vous des joueuses lesbiennes dans l'équipe ?»
L’incident est survenu en conférence de presse, à l’issue de la correction infligée par l’Allemagne (6-0), lors de la première journée du groupe H, ce lundi 24 juillet. Au cours de la séance de questions avec Ghizlane Chebbak, un journaliste de la BBC a demandé à la capitaine des Lionnes de l’Atlas : «Au Maroc, il est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Avez-vous des joueuses lesbiennes dans votre équipe et à quoi ressemble leur vie au Maroc ?».
Une question qui a fait l’effet d’une bombe dans la salle de presse, suscitant l’intervention du modérateur de la conférence de presse. «Désolé, mais ce sujet est extrêmement politique, tenons-nous en aux questions en rapport avec le football», a-t-il réclamé. Ce à quoi le journaliste a rétorqué : «ça n’a rien à voir avec la politique».
Un échange tendu qui a eu pour effet d’écourter la conférence de presse, alors que «certains membres des médias marocains ont été visiblement consternés par la question», selon Steph Yang, journaliste de The Athletic dont les propos ont été repris par CNN.
L'homosexualité illégale au Maroc
Pour l’heure, la Fédération marocaine de football et la FIFA n’ont pas encore réagi à ces propos qui auraient pu mettre en danger de potentielles joueuses homosexuelles. Au sein de la société marocaine l’homosexualité est taboue, mais surtout illégale.
Selon l’article 489 du Code pénal marocain, «les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe» peuvent être punis de six mois à trois ans de prison et d'une amende allant de 120 à 1.200 dirhams marocains, soit 11 à 111 euros.