Ce jeudi 22 juin se tient la 77e Draft NBA. Une bourse de 60 jeunes talents âgés de 19 à 22 ans sélectionnés sur deux tours par les 30 équipes qui composent la ligue de basketball professionnelle américaine. Mode d’emploi.
Une opération en deux tours
Le soir de la Draft, les 30 équipes de la NBA s’apprêtent à sélectionner les jeunes talents au gré d’une sélection organisée sur deux tours. Un premier allant du 1er au 30e choix. Un deuxième allant du 31e au 60e choix. Mi-mai, une loterie a été organisée pour déterminer l’ordre des équipes. Les trois équipes avec le pire bilan avaient 14% de chance d’obtenir le premier choix, le plus convoité de tous. Et c'est l'une d'entre elles, à savoir les Spurs (qui ont terminé avec 22 victoires pour 60 défaites à la fin de la saison), qui l'ont raflé. Au-delà du 14e choix, le classement se fait en fonction du bilan de chaque équipe à la fin de la saison régulière, celle ayant terminé en première position héritant du 30e choix.
Le lieu de tous les échanges
Les choix de Draft des uns et des autres ne sont pas des éléments immuables. Il est possible, pour les franchises NBA qui le souhaitent, d’intégrer leurs futurs choix dans les négociations de transfert de joueurs sur le plus ou moins long terme (il existe toutefois de nombreuses subtilités, avec diverses protections possibles et autres règles complexes).
Aussi, le jour de la Draft est souvent un moment où les équipes peuvent tenter de réaliser des transferts afin de récupérer un jeune talent en particulier, ou de se servir de leur position stratégique dans l’ordre de la Draft pour échanger leur choix pour des joueurs qu’ils souhaitent récupérer chez l’équipe adverse. C’est pour cette raison que, parfois, certaines équipes disposent de plusieurs choix au premier et/ou au second tour, la même année.
Comment les joueurs sont-ils évalués ?
Les franchises NBA disposent toutes d’un département de «scouting», avec des personnes envoyées au quatre coin du pays, et du monde, pour identifier et suivre l’évolution des jeunes talents. Certains d'entre eux, considérés comme «générationnels» à l’instar du pivot français Victor Wembanyama, sont suivis depuis leur enfance. Les scouts évaluent autant les capacités physiques d’un joueur, que ses dispositions psychologiques, ainsi que l’environnement dans lequel il évolue.
La quasi-totalité des jeunes talents participent également au Draft Combine, organisé à la mi-mai, où ils sont examinés sous toutes les coutures – taille, envergure, détente, etc. – afin que les franchises puissent disposer de toutes ces informations au moment de faire leur choix. Certains talents particuliers sont également conviés à des «workouts» (entraînements) privés au sein des franchises les plus susceptibles de les sélectionner en premier afin qu'elles puissent analyser leur profil plus en profondeur.
Sait-on à l’avance où les joueurs vont jouer ?
Oui et non. Dans le cas de Victor Wembanyama, considéré comme un talent immanquable, la certitude de le voir être sélectionné en premier est réelle. Pour le reste, de nombreux experts et journalistes spécialisés réalisent des «Mock Draft» où ils essaient de deviner l’ordre de sélection des joueurs en fonction de leur talent, et parfois des besoins spécifiques des équipes. L’histoire de la Draft est toutefois pleine de surprises, et cela ne se déroule jamais vraiment comme prévu. En France, le site Envergure s’est imposé comme la référence en la matière, avec une équipe d’experts qui passe au crible tous les profils présents à la Draft.
Détail amusant, si les joueurs sélectionnés le plus haut dans la Draft sont considérés comme les plus talentueux le jour J, l’histoire nous apprend que certaines pépites passent régulièrement sous les radars des experts. Dernier exemple en date, Nikola Jokic, le pivot serbe double MVP (meilleur joueur) de la ligue qui vient d’être sacré champion avec les Nuggets de Denver, n’avait été sélectionné qu’en 41e position lors de la Draft en 2014. D’autres joueurs, comme Draymond Green, Manu Ginobili, ou Marc Gasol, n’avaient été sélectionnés qu’au second tour, avant de s’imposer comme des joueurs majeurs en NBA. A contrario, de jeunes talents choisis parmi les premiers ont échoué, quant à eux, à concrétiser au niveau professionnel.
Quels sont les joueurs français en lice ?
Au total, cinq joueurs tricolores sont susceptibles d’être sélectionnés lors de cette Draft 2023 : Victor Wembanyama, son coéquipier au Metropolitans 92 Bilal Coulibaly, dont la cote ne cesse de grimper ces derniers jours, Rayan Rupert, Sidy Cissoko et Nadir Hifi. Fils du regretté Thierry Rupert, Rayan Rupert évoluait dans la NBL, le championnat australien, la saison passée. Sidy Cissoko jouait sous le maillot de la G-League Ignite, où il a réalisé une saison prometteuse pour préparer son entrée en NBA. Jeune espoir révélé au Portel, Nadir Hifi pourrait être appelé au second tour.
Comment suivre l’événement ?
La Draft 2023 sera retransmise en France, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 juin, à partir de 2h du matin sur beIN SPORTS 1, disponible sur myCanal.