Alors que le tournoi de Roland-Garros 2023 vient à peine de commencer à la Porte d’Auteuil, la qualité des balles semble poser problème à de nombreux joueurs. Et certains ne se sont pas privés d'émettre de vives critiques.
Benoît Paire n’est pas du genre à avoir la langue dans sa poche. Eliminé dès son entrée en lice à Roland-Garros en cinq sets par le Britannique Cameron Norrie (5-7, 6-4, 6-3, 1-6, 4-6), le Français n’a pas manqué de critiquer les balles utilisées dans le tournoi du Grand Chelem. Dans son style si caractéristique, l’Avignonnais a d’abord exprimé son exaspération sur la terre battue du court Suzanne-Lenglen. «On fait Roland-Garros avec des balles de chien ! C’est quoi ces merdes ? Elles sont pourries ces balles !», a-t-il lâché.
"C'est des balles de chiasse. Regarde moi la couleur du truc, la grosseur du truc" - Du grand Benoit Paire dans son art
Ceci dit ce n'est pas le premier joueur qui critique les balles de Roland cette année. Medvedev, Djere, Khachanov sont passés avant #RolandGarros pic.twitter.com/pllUFDfJtH— Jeu Blanc (@JeuBlanc_off) May 29, 2023
Il a ensuite exprimé le fond de sa pensée en conférence de presse. «On joue avec des balles qui grossissent en deux secondes. Les balles neuves ne durent même pas un jeu, c’est ridicule. Les balles du tournoi sont vraiment nulles. Après ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai perdu. Mais si on veut du beau spectacle…», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Ce sont des balles où on ne peut pas attaquer, où on ne peut pas avancer, c’est impossible de faire un ace… C’est un autre style de tennis. Ça se joue au physique, à celui qui va le plus tenir la balle dans le court. C’est vraiment très dur de faire la différence avec ces balles-là. Mon jeu est basé sur le service, sur le retour agressif, là je suis obligé de forcer sur chaque balle parce que les balles n'avancent pas. C’est terrible, c’est Roland-Garros, un des plus beaux tournois au monde et on joue avec ces balles ridicules».
Encore pire en cas de temps humide ?
L’avis sur les balles Wilson est partagé par plusieurs joueurs comme Daniil Medvedev, qui, avant même le début du tournoi, s’était interrogé sur la qualité des balles, voulues «plus vives» par la Fédération française de tennis. L’Espagnol Roberto Bautista-Agut a lui aussi émis de sérieux doutes sur ces balles qu’il avait pourtant pu tester avant de se rendre à Paris. «Wilson m’avait envoyé les balles du tournoi et ce ne sont pas les mêmes. Elles deviennent très lourdes, très grosses. (…) Le sentiment que j’ai eu à l’entraînement n’est pas le même ici», a-t-il confié, estimant qu’elles profitent aux joueurs de grandes tailles, «ceux qui ont beaucoup de force».
Et alors que le Grand Chelem parisien a commencé sous un grand soleil, cela pourrait être encore pire si le temps venait à se dégrader et devenir humide. «Nous avons de la chance qu'il fasse beau et chaud... Je ne veux pas imaginer ce que donneraient ces balles avec de la pluie et des surfaces très lourdes. Cela nous ferait vraiment mal au niveau du coude et du poignet», a-t-il souligné. Et pour le moment, le beau temps devrait perdurer une bonne partie de la quinzaine. Mais pas sûr que cela suffise à atténuer les critiques.