La journée contre l’homophobie qui s’est notamment déroulée lors de la 35e journée de Ligue 1 a connu plusieurs boycotts de la part de footballeurs. Seront-ils sanctionnés ?
Après un week-end très compliqué qui a vu plusieurs joueurs refuser de porter le maillot arc-en-ciel dans la lutte contre l’homophobie, la question des sanctions a été posée.
Mise en place depuis cinq ans, la journée contre l’homophobie précède la journée mondiale de la lutte contre l’homophobie, qui a lieu le 17 mai. Depuis trois ans, en Ligue 1 et Ligue 2, les joueurs sont invités à arborer un maillot avec le numéro floqué en arc-en-ciel. Mais cette action nommée «Homos ou Hétéros, on porte tous le même maillot» connaît chaque année son lot de boycott. Et cette année encore ce fut le cas.
Pas de sanction prévue
L’article 2.1.d. du règlement disciplinaire de la Ligue de football professionnel prévoit bien des sanctions contre «tout comportement contraire à la morale, à l’éthique ou portant atteinte à l'honneur, à l’image ou à la considération de la FFF, de la LFP, d’un de leurs dirigeants, d’un assujetti ou d’un tiers, ou, plus généralement, du football français. (…) Tout assujetti, portant une accusation à l’encontre d’un autre assujetti, est susceptible de faire l’objet de poursuites disciplinaires s’il n’apporte, à l’appui, une présomption grave ou un commencement de preuve.»
Sauf que le texte sanctionne des actions contre d’autres acteurs du football, ce qui n’est pas forcément le cas ici puisqu’il s’agit d’une action plus générale. La LFP n’a d’ailleurs pas communiqué de sanctions possibles.
De son côté, l’UNFP a critiqué la Ligue et les clubs sans appeler à des sanctions. «Il n’appartient pas à l’UNFP, s’agissant de la sphère privée, de dicter la conduite des joueurs, peut-on lire sur le communiqué. Il appartient en revanche à notre syndicat de s’étonner que les instances sportives, y compris les clubs, demandent ainsi parfois aux footballeurs de porter des messages collectifs, alors que leur communication est, le plus souvent, mise sous l’éteignoir par leurs employeurs.»
Le Conseil National de l’Ethique s’est également exprimé ce lundi. Dans un communiqué virulent, il a critiqué le choix des joueurs en questions mais a annoncé qu’il ne saisira pas la commission de discipline «des comportements des quelques joueurs». «En revanche, il tient à appeler l’attention de ces joueurs sur la gravité de leur comportement et l’erreur qui est la leur. Le CNE se tient également à la disposition de ces joueurs pour les rencontrer et leur expliquer les conséquences de leurs actes de vive voix», a-t-il indiqué.
Pour le moment, seul Mostafa Mohamed, joueur du FC Nantes qui n’a pas voulu porter le maillot arc-en-ciel, va être sanctionné financièrement par son club. L’amende a été fait «don à l'association SOS Homophobie, qui lutte chaque jour contre l'homophobie et qui saura en faire bon usage afin de lutter contre ce fléau, a indiqué le FCN.