Le président en retrait de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte a été placé en garde à vue quelques heures ce mardi 24 janvier, dans le cadre d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravé.
Alors qu’il avait fait appel il y a un peu plus d’un mois concernant sa peine de deux ans de prison avec sursis pour corruption, Bernard Laporte, président en retrait de la Fédération française de rugby (FFR), a été placé en garde à vue ce mardi 24 janvier dans une enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravé. Il en est ressorti dans la soirée, sans poursuite à ce stade.
«Il est sorti sans aucune convocation de police, ni de présentation à un juge d'instruction», a souligné Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, l'un de ses avocats. «C'est une affaire dans laquelle il se trouve impliqué pour avoir été associé avec des amis rugbymen il y a longtemps. On ne lui a ni reproché d'avoir fraudé ni d'avoir touché aucune somme», a-t-il poursuivi.
Un «dossier privé»
Selon Me Thierry Nesa, conseil fiscal qui accompagnait Bernard Laporte de son audition, cette affaire aurait pour origine une «donation consentie il y a plus de douze ans à un ancien rugbyman ami et associé de Bernard Laporte. Donation qui n'aurait pas été régulièrement déclarée à l'administration fiscale». «Il est établi que Bernard Laporte n’a perçu aucune somme et ne se trouve impliqué qu’en qualité d’associé», a-t-il ajouté, soulignant que ni la FFR ni le rugby en général ne pouvaient être «impactés par ce dossier privé».
D’après le parquet national financier (PNF), confirmant une information de L'Equipe, deux autres personnes ont également été placées en garde à vue. Les investigations, lancées en août 2020, ont été confiées au Service d’enquête judiciaire des finances (SEJF).
Cette nouvelle enquête serait distincte de l'affaire qui a valu à Bernard Laporte une condamnation en première instance, il y a quelques semaines.
Pour rappel, il a en effet été condamné à deux ans de prison avec sursis pour corruption en décembre 2022. Un jugement auquel il avait fait appel, se mettant ainsi en retrait de ses fonctions de président de la FFR, le temps de son prochain procès. A l’époque, il avait affirmé lors d’un entretien au Journal du Dimanche qu’il ne voyait «pas pourquoi» il devrait quitter son poste.