Délocalisé en Allemagne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le club de handball de Zaporijjia s’apprête à commencer sa saison en 2e division allemande.
Habitué de la Ligue des champions de handball, le club ukrainien de Zaporijjia entame son aventure en 2e division allemande mercredi, les joueurs alternant chaque jour entre sessions d'entraînements et appels inquiets à leurs proches restés dans leur pays.
Zaporijjia est sur le devant de la scène internationale ces dernières semaines : sa centrale nucléaire, la plus grande d'Europe, est la cible de frappes dont s'accusent mutuellement Kiev et Moscou, avec un «risque réel de catastrophe nucléaire», selon le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
Pour Alexander Kasai, ailier gauche ukrainien, le Rhin a remplacé le Dniepr depuis six mois et le début de la guerre et l'invasion le 24 février de l'Ukraine par l'armée russe. Düsseldorf, la ville qui l'accueille avec ses coéquipiers, se trouve à 2.000 kilomètres de là, mais la peur pour Zaporijjia est bien présente.
«Chaque jour, j'appelle ma famille»
«Chaque jour, j'appelle ma famille et je vérifie la situation dans notre pays», a-t-il expliqué. Un rituel s'est installé depuis plusieurs mois : d'abord l'entraînement, puis le coup de téléphone.
Nonuple champion d'Ukraine, le Motor Zaporijjia a trouvé à Düsseldorf une place dans le championnat de 2e division allemande, dans l'espoir, resté vain pour cette saison, de convaincre la Fédération européenne de lui accorder une place en Ligue des champions.
«Evidemment, on est en permanence en contact avec le côté ukrainien. On a laissé là-bas des amis et des coéquipiers et on écoute les nouvelles. Heureusement, la vie dans la ville de Zaporijjia est normale, pour autant qu'elle puisse l'être dans cette situation», a expliqué l'entraîneur lituanien Gintaras Savukynas.
Malgré les craintes pour les proches restés sur place, les handballeurs de Zaporijjia ont continué à se préparer pour le début de la saison, et un premier match «à domicile» mercredi à Düsseldorf contre Dormagen.
«Ce sera un grand moment pour nous en tant qu'Ukrainiens, pour montrer que l'on est forts. Pour mon équipe et pour mon pays, c'est un match important, à un moment important», a souligné Alexander Kasai.