Reynald Pedros, sélectionneur de l’équipe féminine de football du Maroc, est en finale de la Coupe d’Afrique des nations 2022 et peut ajouter un nouveau titre à son grand palmarès samedi contre l’Afrique du Sud.
En finale de la CAN 2022 féminine à la tête de la sélection marocaine, qui est opposée samedi soir à l’Afrique du Sud, le technicien français Reynald Pedros a l’occasion de remporter un premier titre international pour sa première expérience hors de France.
Alors que les Bleues de Corinne Diacre tenteront d’arracher une première demi-finale depuis dix ans dans un tournoi international, en affrontant les Pays-Bas, champions en titre à l’Euro 2022 à Rotherham (Angleterre), à presque 3.000 kilomètres de là, dans le même temps, c’est donc un autre Français qui espère briller avec une sélection féminine.
A Rabat, dans un stade Moulay Abdallah qui devrait encore une fois être plein à craquer – comme en demi-finale contre le Nigéria, meilleure équipe africaine de l’histoire –, Reynald Pedros, vainqueur notamment de la Ligue des champions avec l’Olympique lyonnais (2018, 2019) et élu meilleur entraîneur FIFA en 2018, est parvenu à hisser pour la première fois de son histoire la sélection marocaine en finale d’un tournoi international.
L'Afrique après l'Europe ?
Après l’OL, l’ancien international français, champion de France avec le FC Nantes, qui a notamment composé une attaque de légende avec Patrice Loko et Nicolas Ouédec chez les Canaris, était à la recherche d’un défi majeur après avoir triomphé dans l’Hexagone et sur le continent européen. Il a alors choisi le Maroc en novembre 2020 qui souhaitait dévoiler sa section féminine.
«Lorsque j’ai fini l’aventure avec l’OL, je suis retourné chez Canal+ (consultant), qui est ma deuxième maison. (…) Sur le projet sportif (du Maroc), c’était évidemment très tentant mais après il y a d’autres choses qui entrent en jeu dans ma décision, nous avait-il expliqué en mars lors d’une interview à Rabat.
Et partir d’une feuille blanche après avoir connu les stars lyonnaises ne lui faisait pas peur. «C’est plutôt ce qui m’a plu. L’aspect global du projet, lorsqu’il m’a été présenté, était prometteur, intéressant, ambitieux. Et c’est exactement ce qui m’a touché. A partir du moment où je sens bien la chose, j’y vais», soulignait-il.
Bien lui en a pris puisqu'en imposant sa rigueur, son envie et son approche technique, il a permis à la formation cherifienne de se développer comme il faut. En étroite collaboration avec les clubs locaux (les FAR de Rabat principalement), en faisant appel à des joueuses évoluant à l'étranger et des binationales, il a façonné une équipe capable de rivaliser avec les meilleures sur le continent africain. A force de travail et d'enchainements de matchs, tout s'est mis en place petit à petit à vitesse grand V.
Son premier objectif avec les Lionnes de l’Atlas, composées entre autres de Rosella Ayane (Tottenham), Ghizlane Chebbak (AS FAR) ou encore Elodie Nakkach (Servette FC), était de se qualifier pour la Coupe du monde 2023 en atteignant les demi-finales de cette CAN 2022. C’est chose faite après avoir battu le Botswana en quarts de finale.
Un autre objectif a été atteint : faire adhérer le grand public au football féminin. Si la Fédération marocaine a décidé de mettre en accès libre les rencontres (il fallait toutefois se procurer un billet gratuit pour éviter les débordements), le public a répondu présent à chaque match pour soutenir ses Lionnes. Avec leur abnégation, leur envie, leur détermination mais surtout leur style de jeu très passionnant, les Marocaines ont réussi quelque chose de très grand dans cette compétition. Il ne serait pas étonnant que les clubs aient de nouvelles licenciées dans les prochaines semaines et que le championnat local se développe.
Pour ce qui est de la compétition, après avoir vu ses joueuses réaliser un exploit monumental en éliminant le Nigéria, tenant du titre et meilleure équipe africaine de l’histoire, pour atteindre la finale, il ne reste désormais qu’une marche à franchir pour atteindre le toit de l’Afrique. Et agrandir un peu plus son palmarès. Loin de l'ancienne image de ce que l'on appelait le «Sorcier blanc », Reynald Pedros a surtout montré qu'il était un technicien hors pair.