Estelle Mossely est de retour sur les rings de boxe ce vendredi soir à Dubaï où elle défendra sa ceinture IBO des poids légers. La Française espère ensuite avoir la possibilité d’affronter Katie Taylor en 2023 avant de disputer les JO de Paris en 2024.
Opposée à l’Argentine Yanina del Carmen Lescana, la championne du monde sera à l’affiche d’une réunion internationale organisée par Probellum, son nouveau promoteur depuis le début de l’année. L’occasion pour la médaillée d’or olympique 2016 de combattre à l’étranger et de commencer à prendre une envergure mondiale.
Un an après, vous retrouvez le ring et les combats, vous devez avoir hâte d’y être ?
Ça va faire du bien de remonter sur les rings et d’avoir un combat. Ça fait un moment que je m’entraîne (depuis septembre). J’ai envie de voir l’évolution et les résultats de mon travail. Ça va faire beaucoup de bien de boxer, j’ai vraiment hâte. Je me sens vraiment prête.
Comment avez-vous organisé votre préparation ?
J’ai commencé la préparation avec l’idée de combattre en décembre. Malheureusement, cela ne s’est pas fait. On a pu travailler tous les aspects. On a fait un travail de fond. Et on a accentué. La prépa a été complète. Je n’ai jamais eu autant de préparation pour un combat. Je savais que j’allais boxer mais je ne savais pas quand. Il n’était pas question de perdre trop de temps. J’en ai perdu un peu depuis mars dernier. Et comme j’avais pris la décision de m’engager sur Paris 2024, ça nous a permis de travailler tous les aspects.
Avec Yanina del Carmen Lescana, n°4 mondiale, vous avez une belle adversaire…
C’était important pour moi parce que j’ai des objectifs derrière. J’ai perdu un an où j’aurais pu monter dans les classements. J’estime que j’ai une équipe solide. Je ne voyais pas pourquoi je n’allais pas prendre une adversaire de qualité pour ce retour.
L’objectif ensuite c’est de monter et de viser l'Irlandaise Katie Taylor (actuelle détentrice des titres WBA, IBF, WBO et WBC des poids légers) ?
C’est exactement ça. C’est pour ça que c’était important de redémarrer fort. Il y a un double objectif derrière : Katie Taylor et les JO de Paris. J’aimerais d’ici un an faire cette opposition avec Katie Taylor avant de basculer totalement sur le schéma olympique pour les Jeux de Paris. On amorce bien les choses. J’espère que ça se passera bien vendredi pour ensuite essayer de taper plus fort par la suite. Et commencer à se positionner sur des pays où la boxe est présente comme l’Angleterre ou les Etats-Unis pour amener cette unification des ceintures.
Montrer que les femmes savent aussi faire de la belle boxe, c'est une satisfaction
C’est d’ailleurs la problématique pour les boxeurs français. Il faut s’exiler pour affronter les meilleurs…
C’est très souvent la problématique. C’est important que je me fasse connaître à l’international. J’ai beaucoup boxé en France mais c’est le moment de se montrer. Il y a des pays qui sont beaucoup plus connaisseurs. C’est important de s’exporter. Ça fait partie du jeu. J’ai pas mal enchaîné et j’en ai bien profité. Il est temps que je prenne des risques et que je dispute des combats à l’étranger.
Il y a les titres et les ceintures mais est-ce que l’invincibilité est aussi une chose importante pour vous ?
Oui complètement. Ça fait partie du jeu. Les palmarès sans défaite sont des objectifs. J’ai envie de rester invaincue le plus longtemps et jusqu’à la fin de ma carrière. A nous de bien faire les choses pour éviter d’avoir une défaite.
Vous avez aussi l’envie d’être une «belle boxeuse»…
C’est vrai que boxer pour boxer, c’est une chose. Mais j’aime gagner avec la manière. Il y a tellement de possibilités dans ce sport pour faire de beaux combats, maîtriser la technique, la diversité des échanges, des déplacements… C’est ce qui m’intéresse dans ce sport quand je m’entraîne. Pour moi la satisfaction, c’est de gagner mais surtout de mettre en pratique ce que j’ai appris à l’entraînement et de montrer que les femmes savent aussi faire de la belle boxe.
C’est d’ailleurs quelque chose qui vous anime, être un modèle pour les femmes. Comme vous le retranscrivez sur le ring ?
En étant la plus qualitative possible dans mon travail. Le fait de travailler différents aspects, c’est ce qui permettra de montrer que la boxe, c’est mettre des coups mais aussi pratiquer une belle boxe. C’est vrai qu’on a beaucoup de sportives hargneuses, c’est un peu la différence avec les garçons. Limite, les filles n’ont pas peur de prendre des coups. Moi je ne supporte pas du tout d'en prendre ! Mais cette hantise de prendre des coups, c'est hyper important pour nous permettre de mettre en place le «toucher sans se faire toucher». La technique, la rigueur, la qualité des prestations sur le ring qui font que je peux, d’une certaine manière, montrer l’exemple sur ce que les boxeuses sont capables de faire dans ce sport difficile.
Le combat sera à suivre en direct sur Eurosport 2 vendredi à partir de 17h.