Laura Marino, vice-championne d’Europe de plongeon en individuel et championne du monde avec l’équipe de France, a connu une longue dépression qui l’a éloignée des piscines pendant un moment. Aujourd’hui, la jeune femme revit loin des bassins mais avec sa passion de toujours.
C’est une histoire qui arrive trop souvent mais qui est trop peu médiatisée dans le sport : le burn-out de l’athlète. Un mal qui touche de nombreux sportifs et qui est assez mal encadré. Dernièrement, la star du tennis Naomi Osaka ou encore la gymnaste Simone Biles n’ont pas été épargnées. En France, Laura Marino a vécu cette épreuve. A 28 ans, elle a réussi à rebondir et parvient désormais à en parler ouvertement.
Cette jeune retraitée du sport de haut niveau a pratiqué durant 10 ans le plongeon à 10m. La native de Lyon, passée par le «Pôle France» de l’INSEP a atteint les sommets dans sa discipline en disputant les Jeux olympiques de Rio en 2016. Plusieurs fois championne de France, celle qui a d’abord pratiqué la gymnastique acrobatique a ensuite décroché l’or européen avant un titre mondial, le Graal. «Sur le plan humain et sportif, c’est un des plus beaux moments de ma carrière», se rappelle-t-elle.
Adieu les piscines…
Malheureusement, alors que tout était «beau», la carrière de Laura Marino va connaître un énorme coup d’arrêt lorsqu’en avril 2019, elle fait un burn-out. A force de se dédier corps et âme au plongeon, la tête et les jambes ne suivent plus. Ajouté à cela les déceptions sportives et les conflits à l’entraînement, la Lyonnaise dit stop.
«Je ne voulais plus tout simplement. Je n’avais plus d’envie, de force, de plaisir… plus rien, explique-t-elle. J’ai eu besoin de couper totalement.» Laura Marino a alors pris la décision de couper définitivement avec le sport. «Je ne voulais plus rien faire. Je me souviens être restée deux semaines dans mon lit. Et le maximum que je faisais, c’était à manger», en sourit-elle aujourd’hui en rappelant que cette retraite anticipée avait été très mal digérée par son esprit.
Quelques mois après, elle va reprendre petit à petit du poil de la bête. Celle qui est également kinésithérapeute dans la vie de tous les jours va d’abord reprendre à l’Insep en remplaçant son ancien kiné en équipe de France. Un métier qu’elle avait anticipé en effectuant des études en parallèle de sa vie de sportive.
… bonjour la mer et l'océan
Et après cette mauvaise passe, elle a replongé. Non pas dans la dépression et le burn-out, mais dans l’eau. Sauf que cette fois, adieu les piscines et les bassins olympiques, place au milieu naturel, la mer et l’océan.
«J’ai redécouvert le plongeon en extérieur. J’ai arrêté ma carrière de haut niveau mais je reste une passionnée de plongeons. J’ai commencé à découvrir le cliff jumping en Corse et j’ai adoré. Des amis m’ont dit qu’il fallait que j’aille à La Réunion. Ce que j’ai fait. Et je découvre des spots magnifiques. Maintenant, j’ai envie d’en découvrir d’autres dans des endroits insolites de la planète», confie Laura Marino qui compte se rendre au Maroc prochainement.
Une véritable renaissance pour l’ancienne championne qui a su retrouver l’amour d’une passion grâce à un dépaysement total. Aujourd'hui, comme un poisson dans l’eau, Laura Marino, qui pourrait participer aux compétitions organisées par Red Bull, se sent totalement en phase avec ce qu’elle fait. Pour son plus grand bonheur.