Peng Shuai a brisé le silence. Pour sa première prise de parole depuis ses accusations d’agressions sexuelles envers l’ancien vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli, l’ex joueuse de tennis est revenue sur ses propos et a évoqué des «malentendus» autour d’une affaire «d’ordre privée».
Son message sur le réseau social chinois Weibo au début du mois de novembre avait secoué une grande partie du pays. Peng Shuai avait notamment affirmé avoir eu un rapport «sexuel» forcé avec Zhang Gaoli. Si son message avait rapidement été effacé du réseau par la censure chinoise, la lauréate de Roland-Garros en 2014 en double avait disparu, suscitant une vive inquiète à travers le monde.
Elle était réapparue près de trois semaines plus tard, via des vidéos publiées toujours sur les réseaux sociaux. Mais les images de la championne n’avaient pas rassuré pour autant, ni son échange avec le président du CIO Thomas Bach et la copie d’un email dans lequel elle disait que «tout va bien».
Plus d’un mois et demi après le début de l’affaire, elle a donné sa première interview, filmée avec un téléphone portable, au journal singapourien Lianhe Zaobao en marge d’un événement sportif organisé, dimanche, à Shanghai. Et elle a nié avoir subi une agression sexuelle. «D’abord, je veux insister sur un point très important : je n’ai jamais dit ou écrit que quelqu’un m’avait agressée sexuellement», a-t-elle confié. Il y a eu «beaucoup de malentendus» sur une affaire «d’ordre privé», a-t-elle ajouté, assurant également qu’elle est «libre».
LA WTA toujours inquiète
Quelques heures plus tôt, une journaliste chinoise du quotidien nationaliste Global Times avait posté sur Twitter une nouvelle vidéo de la joueuse de quelques secondes en compagnie de l’ancien basketteur Yao Ming.
Mais tout cela ne suffit pas à apaiser l’inquiétude autour de Peng Shuai, notamment auprès de la WTA. «Ces apparitions n'apaisent pas les inquiétudes de la WTA quant à son bien-être et sa capacité à communiquer sans censure ni coercition», a indiqué, ce lundi, dans un communiqué l’organisation qui a décidé, début décembre, d’annuler tous ses tournois en Chine en raison de «doutes sérieux» persistants quant à la liberté de la joueuse.