Quelques mois après la suspension de la sprinteuse américaine Sha'Carri Richardson pour consommation de cannabis, l'Agence mondiale anti-dopage (AMA) a annoncé qu'elle réexaminerait l'inscription du cannabis sur sa liste des substances interdites.
A l'issue d'une réunion à Istanbul, le comité exécutif de l'AMA a expliqué que le cannabis ferait l'objet d'un examen scientifique l'année prochaine mais que cette drogue restera malgré tout interdite tout au long de l'année 2022. «Après avoir reçu les demandes d'un certain nombre de parties prenantes, le (comité exécutif) a approuvé la décision du Groupe consultatif d'experts de la liste d'initier en 2022 un examen scientifique du statut du cannabis», peut-on également lire dans un communiqué de l'AMA.
La suspension de Sha'Carri Richardson au mois de juin dernier, lors des essais olympiques américains, a relancé le débat sur la consommation de cannabis. La jeune sprinteuse de 21 ans, qui devait être l'une des têtes d'affiche des Jeux de Tokyo après plusieurs prestations époustouflantes sur 100 mètres, a été écartée de la compétition et avait été suspendue pendant 30 jours après un dépistage positif à la marijuana.
Une mesure "dépassée" ?
Plusieurs athlètes, célébrités et personnalités politiques avaient fustigé cette décision qu'ils jugeaient inutile et dépassée. Sebastian Coe, président de la fédération internationale d'athlétisme, avait notamment appelé à un réexamen du statut du cannabis. «Ce n'est pas déraisonnable aujourd'hui d'avoir un réexamen», avait-il estimé en juillet. «C'est sensé, rien n'est inscrit dans le marbre. On s'adapte et on réévalue à l'occasion», avait-il conclu.
Pour l'instant, les avis des scientifiques divergent. «Certains estiment qu'une consommation régulière, par des personnes qui ont dépassé l'effet endormant, accentue l'agressivité et agit donc comme un produit dopant dans les sports de combat», selon Jérémy Roubin, secrétaire général de l'Agence de lutte contre le dopage (AFLD), interrogé par Franceinfo. Pour d'autres, comme le docteur William Lowenstein, président de SOS Addictions également cité à Franceinfo, le cannabis pourrait au contraire avoir des bénéfices «en termes de relaxation, dans certaines disciplines comme le tir».