Après les menaces de boycott de la Coupe du monde de cricket par la fédération australienne, le président du Conseil afghan du cricket (ACB) a affirmé que les femmes pourraient être autorisées à jouer. Un revirement très loin de la position intransigeante des talibans sur les femmes et le sport.
«Je ne pense pas que les femmes seront autorisées à jouer au cricket parce qu’il n’est pas nécessaire que les femmes jouent au cricket», a déclaré mercredi dernier le chef adjoint de la commission culturelle des talibans, Ahmadullah Wasiq, à une chaîne de télévision australienne.
Cette annonce semble aujourd’hui contredite par le président du Conseil afghan du cricket Azizullah Fazli. Ce dernier a affirmé devant le même diffuseur que l’organisation donnera très bientôt une position claire sur la façon dont elle va permettre aux femmes de jouer au cricket, avant d'ajouter que les 25 membres de l'équipe féminine restés dans le pays sont en sécurité.
Et pour cause, le capitaine de l’équipe australienne Tim Paine appelait, en signe de protestation, vendredi 10 septembre, les équipes à se retirer de la Coupe du monde masculine du mois prochain, ou encore à boycotter un match contre l’Afghanistan si les talibans interdisaient aux femmes de jouer au cricket.
Selon le règlement du Conseil international du cricket, chaque nation disposant d’un statut de pays test – ce qui est le cas de l’Afghanistan – doit avoir une équipe féminine active.
Après avoir exhorté l’Australie à ne pas punir son équipe masculine en raison de l’interdiction des talibans, l’ACB a toutefois reconnu être «impuissante à changer la culture et l’environnement religieux» de la république islamique.
Mais la position de l’Afghanistan en tant que membre à part entière fera l’objet de discussion lors de la prochaine réunion du conseil d’administration de la Fédération internationale de cricket, en novembre prochain.