Il a connu son premier échec à la tête de l’équipe de France. Trois ans après avoir décroché le titre de champion du monde en Russie, Didier Deschamps a vu les Bleus être éliminés dès les 8es de finale de l’Euro par la Suisse (3-3, 5 tab 4). Une désillusion qui pourrait remettre en cause son avenir.
«Je suis encore là pour un petit moment», avait affirmé, serein, le patron des Tricolores, sur RTL, avant le coup d’envoi de la compétition. Nommé à la fin de l’été 2012, il avait une nouvelle fois prolongé son contrat jusqu’en décembre 2022 avec pour mission de mener les Bleus jusqu'à la Coupe du monde au Qatar, où ils devraient défendre leur titre. Mais Didier Deschamps connait parfaitement le football et sait qu’il est soumis aux résultats de son équipe. Et l'élimination prématurée survenue face aux Suisses pourrait venir bouleverser son futur.
Car l’objectif fixé par la FFF et son président Noël Le Graët était d’atteindre au moins le dernier carré. Le sélectionneur et ses joueurs sont loin d’avoir rempli ce contrat avec cette sortie dès les 8es de finale. D’autant que si les coéquipiers d’Hugo Lloris ont terminé en tête du groupe de la mort, ils n’ont remporté qu’une seule de leurs quatre rencontres. Un bilan pas forcément digne de leur statut, sans parler du niveau jeu très irrégulier et des choix pas toujours compréhensibles.
A l’issue de cette désillusion, Didier Deschamps ne s’est pas caché et a assumé ses responsabilités. «Le foot, je sais très bien comment c’est. Quand l’équipe de France gagne, c’est avant tout le mérite aux joueurs. Quand ça se passe moins bien, c’est avant tout ma responsabilité. Je l’assume. Il n’y a pas de problème là-dessus», a-t-il assuré.
Et comme après tout échec, la question de son avenir se pose inéluctablement. Interrogé à ce sujet, il s’est montré évasif. Et il semble avoir seul son destin entre les mains. S’il s’est dit «très déçu» et qu'il aura «besoin de discuter» avec lui, Noël Le Graët voue une confiance sans faille à l’ancien capitaine des Bleus et il n’y a quasiment aucune chance qu’il s’en sépare avant la fin de son mandat. «J’ai beaucoup d’affection pour lui, je connais les difficultés du foot. (…) Ça tient à tellement peu de choses», a-t-il ajouté. Reste à savoir ce que décidera Didier Deschamps. A-t-il toujours envie ? Ressent-il une certaine lassitude ou usure ? Il devrait se poser et réfléchir avant de rencontrer son président pour lui annoncer sa décision.
S’il décidait d’arrêter, son successeur est déjà tout trouvé et tous les regards se tournent vers Zinedine Zidane. L’ancien meneur de jeu vient de quitter le Real Madrid et n’a jamais caché son envie de prendre en main la destinée de l’équipe de France. Vu comme le successeur idéal, il n’attendrait même que ça et ce serait même pour cette raison qu’il n’a pas souhaité aller au bout de son contrat avec le club espagnol. Il souhaitait être libre et disponible dans le cas où la place venait à se libérer plus rapidement. «Si ça ne tenait qu’à moi, je voudrais qu’il soit à nouveau l’entraîneur du Real Madrid, mais il a envie de diriger l’équipe de France notamment», a d’ailleurs récemment confié le président du Real Madrid Florentino Pérez. Et ce moment pourrait arriver un peu plus tôt que prévu.