En cette journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, cette prise de position de la Fédération française de rugby (FFR) prend une autre dimension. Ce lundi 17 mai, l'instance a annoncé que les athlètes transgenres pourront intégrer les équipes et participer à toutes les compétitions officielles à compter de la saison prochaine.
Une annonce forte puisque la FFR devient ainsi la première fédération sportive française à inclure les athlètes transgenres dans son règlement. Dans un communiqué, l'instance a justifié cette décision, «considérant qu'il était temps que la pratique du rugby soit en cohérence avec la vie que l'on a choisie et non celle qui nous a été assignée».
En ce #17mai, la FFR est honorée de valider l’inclusion des trans-identitaires de genre au sein de ses compétitions officielles à partir de la saison prochaine.
Il est important de permettre à tous nos licenciés de pratiquer leur passion dans le respect des droits de chacun :— France Rugby (@FranceRugby) May 17, 2021
Afin «d'amorcer un véritable changement pour l'intégration totale et sans condition de la communauté LGBT+ dans le rugby», la FFR travaille avec la commission fédérale CADET (commission anti-discriminations et égalité de traitement). Elle a fixé des règles censées encadrer l'arrivée d'athlètes transgenres dans les équipes.
Pour commencer, les personnes trans, réassignées physiquement, pourront évoluer dans les compétitions à condition d'être reconnues administrativement. Les femmes trans «non opérées» devront justifier d'un traitement hormonal en cours, «depuis à minima 12 mois» et ne dépassant pas le seuil de 5 nanomole/litre du taux de testostérone.
Un sujet qui fait débat
Soucieuse de «valider l'iniquité des gabarits dépassant la norme médiane et dans un esprit d'inclusion», la FFR précise en outre que chaque cas sera analysé individuellement par une commission dédiée, dans un délai de deux mois.
La participation des femmes trans, nées hommes, dans le sport féminin fait débat à l'échelle internationale. En octobre, World rugby s'est montré plutôt opposé à la question, arguant que «la taille, la force, la puissance et la vitesse sont cruciales» lors des compétitions élite ou internationales.
La Fédération internationale craint de ne pas pouvoir assurer «la sécurité et l'équité» entre athlètes féminines trans et non trans, les premières étant jugées plus puissantes. Au niveau amateur en revanche, World rugby ne voit pas d'objection à ce qu'une plus grande «flexibilité» soit de rigueur.