Souleymane Cissokho s’est offert dans la nuit de samedi à dimanche à Dallas la ceinture Intercontinental WBA des super-welters avec talent et courage contre Kieron Conway. Pour CNEWS, il revient sur ce combat à rebondissements.
Devant plus de 70.000 spectateurs, en sous-carte de l’énorme combat entre Saul «Canelo» Alvarez et Bill Joe Saunders (victoire du Mexicain), le boxeur tricolore a réalisé une magnifique performance en décrochant sa 13e victoire en autant de combats en carrière professionnelle. Et après une énorme frayeur dans le 9e round.
Après cette victoire, on vous imagine heureux ?
Très content de cette victoire parce que je suis vraiment parti la chercher. Je dominais le combat depuis le début jusqu’à ce que je tombe (9e round) après avoir reçu son pouce dans mon œil.
Que s’est-il passé ?
Il a tenté un coup et c’est son pouce qui a atterri dans mon œil. A ce moment, je ne pouvais plus voir. Mais vraiment plus rien. J’ai essayé de résister et de rester debout. Mais j’étais obligé de poser les genoux au sol parce que ça m’a fait très mal. C’est une douleur assez compliquée à expliquer. C’est pire qu’un «knockdown» parce que je n’arrivais vraiment plus à ouvrir mon œil.
Et à ce moment, on aurait pu croire que c’était fini mais vous n’avez pas lâché. Au contraire…
J’ai réussi à me relever. J’ai eu de très fortes pensées pour m’accrocher et aller chercher cette ceinture. J’ai terminé le combat avec un seul œil. C’était dur mais c’était surtout mental car j’arrive même à revenir sur lui dans le dernier round. Ça m’a fait grandir ce combat.
Vous avez été dominateur tout au long du combat…
Totalement satisfait de mon combat. Il parlait beaucoup avant le combat (Conway avait notamment dit qu’il allait lui apprendre la boxe professionnelle, ndlr). Je lui ai montré qu’avec mon jab, mon bras avant, je pouvais tout faire. Je l’ai tenu à distance, il n’a pas été capable de faire grand-chose. Après il y a encore du travail, des petites choses à améliorer.
Un succès devant 70.000 personnes, comment l’avez-vous vécu ?
J’ai complètement pris en expérience. Boxer devant 70.000 personnes, c’est quelque chose de fou. Lorsque je suis entré dans cette arène et que j’ai tourné un peu ma tête pour regarder à droite et à gauche, j’ai vu toute cette foule, c’était vraiment incroyable. J’ai vécu quelque chose d’exceptionnel. Ça m’a fait beaucoup grandir surtout en termes d’expérience.
La ceinture vient récompenser ce combat et votre parcours jusque-là…
Je suis très fier de mon parcours. J’ai fait Joshua-Ruiz au Madison Square Garden, puis Chocolatito-Estrada et là Canelo-Saunders. Il y a au moins trois boxeurs (Joshua, Chocolatito et Canelo) qui vont entrer dans le Hall of Fame un jour, ce seront des légendes. Ils vont rentrer dans l’histoire de la boxe. Donc d’avoir boxer en sous-cartes de ces noms, c’est satisfaisant. Et surtout d’avoir brillé.