Au pied du podium à Rio, il pouvait viser une médaille à Tokyo. Mais à trois mois du début des JO, Benjamin Auffret a décidé de mettre un terme à sa carrière de plongeur en raison de problèmes au dos. A 26 ans, le champion d’Europe 2017 à 10m espère désormais devenir pilote de chasse.
Son corps ne pouvait plus encaisser les coups et les violents impacts. En pleine préparation pour le rendez-vous au Japon, il a préféré dire stop pour préserver sa santé physique. «C’est avec beaucoup d’émotion que je vous écris ce message pour vous annoncer la fin de ma carrière de plongeur de haut niveau», a-t-il posté sur son compte Instagram.
Entre le report des JO, le Covid et le départ de son entraîneur, il avait dû surmonter plusieurs épreuves, mais il avait su trouver les ressources, comme il l’a toujours fait durant sa carrière, pour être présent au pays du soleil levant. «J’étais prêt à relever le défi. Malheureusement, le sport c’est aussi être au top au moment voulu, et les blessures se sont mises en travers de mon chemin», a-t-il regretté.
En cause, son dos qui ne cesse de le faire souffrir. «Nous avons tout tenté (…) avec kinés et médecins pour trouver une façon de faire. Mais j’ai bien dû accepter l’idée que revenir à temps pour être au niveau (…) et me battre pour cette médaille olympique qui me faisait tant rêver signifiait mettre ma santé en péril. Le 10 m, c’est pour le moins violent, et pour une médaille olympique, impossible d’y aller à moins de 200%», a ajouté Benjamin Auffret qui appréhendait chaque jour un peu plus chaque saut.
«J’étais arrivé à un point où, en arrivant au bout de la plateforme, j’avais peur parce que je savais que je n'allais pas encaisser l’impact», a-t-il expliqué. Il s’est alors rendu à l’évidence. «Il fallait avoir l’honnêteté de reconnaître que je ne pourrais pas atteindre mon objectif de médaille olympique», a confié celui qui est passé de la gymnastique au plongeon il y a une dizaine d’années.
S’il a tourné la page, il voit sa vie toujours dans les airs. Depuis «tout petit», il a en lui «ce rêve de devenir pilote de chasse». Et le temps presse car une limite d’âge est fixée et il n’a que «jusqu’à cette année pour s’inscrire». Mais il déborde de motivation malgré la longue et tout aussi difficile formation qui l’attend. «C’est une formation très difficile (…) Pour réussir cette reconversion il fallait être le plus frais possible. (…) Pour se rapprocher d’un véritable avion de chasse, il faut compter quatre ans. Là, je pars de zéro et c’est vraiment stimulant.» Et il est paré au décollage.