Alors que des rumeurs de vente de l’Olympique de Marseille, actuellement détenu par l’Américain Frank McCourt, sont de retour, le nom d’Al-Walid Ben Talal est toujours évoqué. Mais qui est-il ?
Ces derniers jours, sur Twitter, la rumeur de rachat du club olympien a fait son retour et selon certains proches du dossier, cela pourrait se faire très rapidement même si le propriétaire américain, via son agence de communication (Image 7) a démenti.
En tout cas, le nom d'Al-Walid Ben Talal n’est jamais bien loin dès que le hashtag #VenteOM fait son apparition. D'après les derniers bruits, il rachèterait l'OM via la Kingdom Holding Company. Ce prince saoudien, 45e fortune mondiale en 2017 selon Forbes (environ 18,7 milliards de dollars, soit 17,3 milliards d’euros), faisait déjà partie des prétendants pour s’offrir le club olympien en 2014.
De son nom complet, Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud est âgé de 65 ans. D’origine saoudienne et libanaise, il est le petit-fils de deux figures historiques du monde arabe : le roi Abdelaziz al-Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite, et Riad al-Solh, premier chef de gouvernement de l’histoire du Liban. Pour aller un peu plus loin, il est également lié au Maroc puisqu’il est aussi le cousin de Moulay Hicham, cousin de l’actuel roi chérifien, Mohammed VI. Mais il est aussi et surtout le cousin de Mohammed ben Salmane, prince héritier et homme fort de Riyad.
Défenseur des droits des femmes
Diplômé de grandes écoles américaines, cet homme d’affaires a créé, en 1979, sa société Kingdom Holding Company, une société internationale d’investissement spécialisée dans la construction et l'immobilier, qui possède notamment l’hôtel de luxe George V à Paris. Il en détient aujourd’hui 95%. Al Walid ben Talal possède également des participations dans les sociétés comme Twitter, Snapchat ou 21st Century Fox ainsi qu’Euro Disney SCA (10%).
C’est aussi un philanthrope. En 2013, avec la princesse Ameera al-Taweel, son ex-femme, il a fondé «Awaleed Philanthropies», qui s’engage à activer ses réseaux pour financer notamment des projets d’énergies renouvelables en Afrique.
Ces dix dernières années, Al Walid ben Talal a cultivé l’image d’un investisseur rusé, partisan d’une modernisation de l’Arabie Saoudite. Défenseur des droits des femmes, il avait lancé en 2016 un vibrant appel pour que les femmes obtiennent le droit de conduire et avait déploré «le coût économique» de l’interdiction de volant pour les Saoudiennes. Un an plus tard, son appel avait été entendu.
Au niveau politique, il s’en est pris à l'ex-président américain, Donald Trump, qui avait proposé, alors qu’il était en campagne pour les primaires républicaines, d’interdire aux musulmans d’entrer aux Etats-Unis. Il avait posté sur Twitter : «@realDonaldTrump vous êtes une honte, non seulement pour le GOP (parti républicain) mais aussi pour toute l'Amérique. Retirez-vous de la course pour l'éléction présidentielle américaine, jamais vous ne l'emporterez.»
Dans une affaire d’opposition de son père à la nomination de son cousin Mohammed ben Salmane comme prince héritier, il est arrêté, dans la nuit du 4 au 5 novembre 2017, par les autorités saoudiennes sur ordre du prince héritier pour corruption. Après trois mois de détention et de discussion, il est libéré.
Du côté sportif, Al Walid ben Talal, dont l'entourage a récemment confié qu'il ne rachètera pas l'OM car, selon eux, «il n'est pas fan de football», n'est pas forcément très investi. Supporter du club d'Al-Hilal, dans lequel évolue notamment Bafétimbi Gomis, il avait fait un don de 400.000 euros en 2018. Pour le reste, rien du tout.