Après quatre mois d'absence et avant la Ligue des champions en août, le Paris SG entame son été commando par un match amical au Havre (L2) dimanche (19h00), un événement pour le football français avec le retour du public, limité à 5.000 personnes.
Vu de loin, c'est un match de préparation comme il y en a des dizaines durant l'été, entre une équipe de Ligue 2 en plein mercato, et une formation de l'élite qui cherche surtout à éviter les blessures.
Pourtant, cette opposition entre Normands et Parisiens occupera une place particulière dans le livre tourmenté de l'année 2020 du football français, dont les pages de mars à juillet ont été déchirées par la pandémie de coronavirus qui a mis toutes les compétitions à l'arrêt.
Pour la première fois depuis quatre mois parmi les cinq pays du «Big 5» (Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie, France), une rencontre avec un club d'élite se disputera devant des spectateurs. La jauge fixée par le gouvernement français, qui s'applique à partir de samedi, autorise, en effet, quelque 5.000 personnes dans l'enceinte du stade Océane.
Sans compter l'encadrement de chaque équipe, les employés préposés à la sécurité, l'organisation ou la buvette, et les journalistes, cela fait entre 4.000 et 4.500 billets mis à disposition des spectateurs - qui se sont arrachés en une dizaine de minutes, selon le club havrais!
Dans les tribunes ou sur les abords de la pelouse, chacun devra respecter le cahier des charges sanitaire. Pour le public, c'est port de masque obligatoire, en plus de la distanciation sociale et du sens de circulation dans le stade à respecter.
Trois trophées dans le viseur
En coulisses, à la demande des dirigeants parisiens, les personnes qui côtoieront les mêmes zones que les joueurs devront passer deux tests de dépistage au Covid-19, par écouvillon et prise de sang.
«Tous les yeux vont être tournés vers Le Havre», sourit l'entraîneur du HAC Paul Le Guen, ancien joueur et technicien du Paris SG, dans une interview donnée au site du club, avant de se reprendre: «Plutôt tournés vers le PSG, on n'est pas dupe.»
Car le club champion de France se prépare à son été le plus excitant: avec deux finales à jouer (Coupes de France et de la Ligue, les 24 et 31 juillet) et le tournoi final à huit de la Ligue des champions à Lisbonne, il peut au mieux remporter trois trophées, en jouant cinq matches seulement.
Un défi énorme, mais à la hauteur des moyens et du talent de cette équipe parisienne qui croit plus que jamais en ses chances européennes, ragaillardie par son 8e de finale victorieux contre Dortmund.
Le tirage au sort, vendredi, lui a réservé un tableau à sa portée, avec un quart de finale contre l'Atalanta Bergame avant une demie face à l'Atlético de Madrid ou Leipzig. Mais aujourd'hui, «c'est Saint-Etienne (en Coupe de France) avant tout», assure Thomas Tuchel, qui doit relancer une machine à l'arrêt depuis le 11 mars.
Rotation à prévoir
L'entraîneur craint surtout les blessures, qui n'ont pas épargné son groupe ces derniers mois. Après un retour au Camp des loges le 22 juin, le PSG a repris l'entraînement collectif une dizaine de jours plus tard.
«Le plus important, c'est de rester ensemble sans grande blessure, de retrouver notre rythme. C'est très compliqué, on doit rester très attentif avec la santé des joueurs», a indiqué le technicien souabe, qui bénéficiera de deux galops d'essai supplémentaires, contre les Belges de Waasland-Beveren le 17 et les Ecossais du Celtic Glasgow le 21.
Au Havre, il sera plutôt question de laisser Kylian Mbappé ou Neymar se dégourdir les jambes, plutôt que de voir comment Tuchel compte compenser les départs d'Edinson Cavani et Thomas Meunier, qui laissent un vide en attaque et en défense.
«Ce match va surtout être ce que le PSG veut en faire», assure Le Guen, qui a déjà prévu de faire tourner son effectif. «Je vais faire jouer deux équipes, 45 minutes chaque. Même si c'est un match de gala, on va utiliser ce match pour faire un super entraînement et monter en puissance.» Paris, aussi, ne demande que ça.