Les handballeurs français se retrouvent au bord du vide à l'Euro après la gifle assénée d'entrée par le Portugal, 28 à 25, ce vendredi 10 janvier à Trondheim, en Norvège.
Après cette défaite, l'une des pires subies par l'équipe de France depuis qu'elle s'est installée parmi les grands de ce sport, il y a vingt-cinq ans, les Bleus sont dans l'obligation de battre les Norvégiens devant leur public dimanche (18h15) pour survivre.
Cet exploit, car les Norvégiens, contrairement aux Portugais, sont une référence depuis leurs deux médailles d'argent aux Mondiaux-2017 et 2019, ne suffira pas forcément en fonction des résultats des autres. Il faudra peut-être y ajouter un écart important.
Les Français étaient pourtant prévenus. En avril dernier, ils avaient déjà perdu face aux Portugais à Guimaraes, dans un match de qualification à cet Euro. Cet affront avait été mis sur le compte d'une certaine démobilisation au milieu de la saison de clubs et de l'absence de réel enjeu. Il avait été lavé trois jours plus tard à Strasbourg.
Cette fois-ci, le résultat «n'est plus un hasard», comme l'a souligné l'entraîneur portugais Paulo Pereira. Si la sélection ibérique, qui joue son premier Euro depuis 14 ans, a fait d'incontestables progrès à l'image de ses clubs, le FC Porto et le Sporting en coupes d'Europe, l'explication est d'abord à chercher du côté des Français, à des années-lumières de leur meilleur niveau. D'autant que l'adversaire était privé d'un de ses meilleurs joueurs, Gilberto Duarte, recruté cet été par Montpellier et forfait sur blessure.
«Une claque»
«On a pris une claque. C'est dans la lignée de ce qui peut arriver quand on n'est pas à notre niveau et qu'on ne met pas l'engagement nécessaire», a reconnu le sélectionneur Didier Dinart. Il n'y a pas un responsable, c'est une équipe qui a failli".
Si «pas grand-chose n'est allée», comme l'a dit le gardien Vincent Gérard, les Français ont surtout été très insuffisants en attaque. La réussite au tir a été correcte (63%) mais les munitions n'ont pas été assez nombreuses à cause des pertes de balles, des marchers et des passages en force. Des cadeaux dont les Portugais ont profité pour se régaler en contre-attaques.
«Ils se sont nourris de nos erreurs. Si on n'arrive à mettre que 25 buts face au Portugal on ne peut pas gagner», a expliqué Nikola Karabatic (4 buts), l'un de ceux qui ont surnagé avec Dika Mem (5 buts).
Tout avait pourtant bien commencé pour les Bleus qui ont mené pendant une vingtaine de minutes (9-7) jusqu'à un premier trou d'air offensif de plus de 12 minutes sans marquer. Les Portugais en ont profité pour passer devant à la pause (11-12).
Au retour des vestiaires, on a cru que l'équipe de France allait rétablir la hiérarchie grâce à un nouvel élan donné par Melvyn Richardson (3 buts), mais ce ne fut qu'un feu de paille. Brièvement repassée devant (17-16), elle s'est effondrée en fin de match, pénalisée par plusieurs exclusions temporaires.
A un peu plus de six mois des Jeux olympiques (pour lesquels les Bleus ne sont pas encore qualifiés) et quelques semaines après l'échec retentissant des filles, éliminées dès le premier tour du Mondial au Japon, le handball français, qui dominait la planète il y a à peine trois ans, est menacé d'un nouveau fiasco.
«On sait qu'on n'a pas le choix et que le match contre la Norvège va être couperet. Ce n'est pas mission impossible, on en a les capacités, mais on joue face au vice-champion du monde chez lui, donc il va falloir un gros exploit», a admis Karabatic.