Ce qui devait être une grande répétition de l'épreuve olympique de triathlon à Tokyo pour 2020 ne s'est pas passé comme prévu. Outre la chaleur qui a conduit à un raccourcissement de l'épreuve féminine, les deux Britanniques Jessica Learmonth et Georgia Taylor Brown ont été disqualifiées pour avoir fini la course main dans la main.
L'image était pourtant belle : deux athlètes du même pays montrant leur domination et leur amitié en arrivant pour se partager la première place de cette épreuve préolympique. Dans le règlement, si la photo-finish ne permet pas de départager deux athlètes, ces derniers se partagent la plus haute marche du podium... sauf dans ce cas. Le règlement de la Fédération Internationale de Triathlon (ITU) est en effet clair : «les athlètes qui terminent dans une situation d'égalité artificielle, sans faire le moindre effort pour séparer leurs temps à l'arrivée, seront disqualifiés».
C'est donc la troisième de la course, Flora Duffy originaire des Bermudes, qui est déclarée gagnante, malgré l'appel des Britanniques. Heureusement pour tout le monde, cela n'a pas d'incidence directe sur leur qualification aux Jeux Olympiques. La réduction de la distance en course à pied a fait tomber l'épreuve en dehors des clous et ne permettait plus de remporter un ticket pour Tokyo. Elles devront donc se le procurer sur une autre épreuve.
Malgré tout, dans le monde du sport et en particulier du triathlon, la surprenante décision ne fait pas beaucoup de satisfaits, à commencer par Tony Moulai, ancien triathlète professionnel français qui a notamment participé aux Jeux de Pékin en 2008. «Si c'était à refaire ? Et bien refaites le», encourage le sportif.
Voici ce q la l’ITU reproche à ces 2 championnes ... @georgiatb @Jess_Learmonth
Et si c’était à refaire? Et bien , refaites le!!! pic.twitter.com/YuaLEfZcTo— MOULAI (@TONYMOULAI) August 15, 2019
Cette décision choque d'autant plus qu'en 2016, lors d'un triathlon international, les frères Brownlee terminent bras dessus bras dessous une course, l'un des deux n'ayant plus la force d'aller au bout tout seul. À cette époque, l'image avait été louée par le monde entier, et personne n'avait été disqualifié. La différence s'explique peut-être par le fait que Jonathan Brownlee fait mine de pousser son petit frère en avant au moment de franchir la ligne... Mais assurément, la décision prise à Tokyo continuera de faire parler de longs mois dans le triathlon international.