Les huitièmes de finale de la CAN 2019 se sont achevés lundi soir avec pas mal d'enseignements. Entre les confirmations algériennes et malgaches, les déceptions marocaines et égyptiennes et les surprenantes performances du Bénin et de la Tunisie, voici les tops et les flops.
Les tops
L'Algérie, que c'est beau !
Quatre victoires en quatre rencontres. Neuf buts inscrits, aucun encaissé. Et un jeu magnifique. Après avoir survolé le groupe C, l’Algérie a confirmé son statut d’équipe la plus séduisante dans cette CAN 2019. Arrivés sur la pointe des pieds avec une étiquette d’outsider, les Fennecs se sont imposés comme de véritables prétendants à la victoire finale. Vainqueur sans forcer de la Guinée (3-0), la sélection algérienne a une nouvelle fois rendu une copie complète. Des créateurs-régaleurs (Mahrez, Bennacer, Belaïli), un attaquant qui épuise les défenses adverses (Bounedjah), une charnière centrale de fer (Mandi, Benlamri), un gardien toujours aussi sérieux (M’Bolhi) et surtout… un véritable banc de touche décisif (Ounas, Boudaoui, Delort). Alors certes, le chemin est encore long mais les supporters peuvent compter sur le rigoureux Djamel Belmadi pour garder la tête sur les épaules.
Bénin, Tunisie : pas de victoire… mais en quarts !
Pourquoi pratiquer du beau jeu, voire même de gagner, lorsque l’on peut s’en passer pour atteindre les quarts de finale ? Avec quatre matchs nuls en autant de rencontres (victoires aux tirs au but en huitièmes de finale), le Bénin et la Tunisie réussissent une performance jamais réalisée jusqu’ici sur la scène africaine. Seulement, le constat est différent pour les deux formations. Pour les écureuils béninois, ces quatre matchs nuls sont une exceptionnelle série. Hormis la Guinée-Bissau, les hommes de Michel Dussuyer ont tenu en échec le Ghana, le Cameroun et le Maroc. Alors qu’en face, les joueurs d’Alain Giresse ont plutôt lutté face à l’Angola, au Mali et à la Mauritanie. Mais peu importe, au final, les deux formations font partie du Top 8 de la compétition. Et ça, c’est le plus important pour les supporters qui rêvent de voir leur équipe imiter le Portugal de 2016.
Madagascar, le rêve se poursuit
Comment ne pas mettre les Barea dans nos Tops encore une fois ? Après avoir régalé lors de la phase de groupes (premier invaincu devant le Nigeria), Madagascar disputait son tout premier huitième de finale. Et quel match ! Face à la RD Congo de Cédric Bakambu, les hommes de Nicolas Dupuis sont passés par toutes les émotions dans un match où Ibrahim Amada a inscrit un sublime but qui devrait être élu le plus beau de cette CAN 2019. L’aventure continue pour les Malgaches qui seront opposés aux Tunisiens avec l’espoir d’atteindre le dernier carré.
Odion Ighalo, le revanchard !
On a retrouvé Odion Ighalo ! Grand espoir du football nigérian, l’attaquant âgé de 30 ans, qui n’a jamais confirmé en club (il évolue actuellement en Chine au Changchun Yatai FC), est en pleine forme dans cette CAN 2019. Avec déjà trois buts au compteur, il est dans la lignée des éliminatoires lors desquelles il avait terminé meilleur buteur (7 réalisations). Une bonne nouvelle pour lui et le Nigéria après une Coupe du monde complètement ratée.
les flops
L'Egypte, quelle désillusion !
C’est le coup de tonnerre de ces huitièmes de finale. L’hôte de la compétition, grand favori, est tombé. L’Egypte a été éliminée par l’Afrique du Sud (0-1) à la surprise générale. Incapable de faire la différence, Mohamed Salah et ses coéquipiers sortent par une petite porte qui va donner sur un grand chantier. Après cette élimination, le président de la fédération égyptienne de football a démissionné, Javier Aguirre et son staff ont été remerciés. Le public est scandalisé et en colère. Un vrai tremblement de terre chez les Pharaons.
Les Lions domptés
Après le pays hôte, le tenant du titre. Le Cameroun, vainqueur il y a deux ans, a aussi plié bagages après avoir été battu par le Nigéria (3-2). Quelconques sur le terrain, les Lions indomptables ont pêché par manque de talents mais aussi de technique. Le duo Clarence Seedorf – Patrick Kluivert n’aura pas vraiment réussi sa mission. Une belle déception.
Hervé Renard a perdu la recette
Il rêvait d’un troisième sacre après 2012 (Zambie) et 2015 (Côte d’Ivoire) mais Hervé Renard n’est pas parvenu à dépasser les huitièmes de finale avec le Maroc, battu à la surprise générale par le Bénin. Le «sorcier blanc», qui avait décidé de composer avec des joueurs d’expérience en ne prenant qu’un ou deux joueurs «locaux», semble avoir perdu la recette pour briller en Afrique. Son équipe n’a pas été capable de se mettre au niveau et sort par une très petite porte.