Après une longue procédure, l'AC Milan, dont les comptes sont dans le rouge depuis des années, a fini par accepter le principe d'une exclusion de la prochaine Ligue Europa dans un accord avec l'UEFA validé vendredi par le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Le club, 5e du championnat d'Italie, était qualifié pour la phase de poules de la Ligue Europa (C3). Sous réserve de confirmation par l'UEFA, il y sera finalement remplacé par l'AS Rome, qui sera soulagée de s'épargner une entrée au 2e tour préliminaire.
Et toujours dans ce jeu de dominos, c'est le Torino, 7e de la dernière Serie A, qui devrait prendre la place de la Roma. Au 2e tour préliminaire, le «Toro» affronterait fin juillet les Hongrois de Debrecen ou les Albanais de Kukesi.
Milan a donc fini par être rattrapé par ses violations récurrentes des règles du fair-play financier: le club lombard avait en effet déjà été exclu des compétitions européennes par l'UEFA à l'issue de la saison 2017/2018 mais le club avait fait appel devant le TAS et avait pu participer à la C3.
Le TAS avait ensuite jugé la sanction disproportionnée et avait renvoyé le dossier devant la chambre d'instruction du fair-play financier. Celle-ci avait adressé au club de nouvelles sanctions, l'obligeant à atteindre l'équilibre financier à l'issue de la saison 2020-2021.
Jugeant cet objectif inatteignable, les dirigeants milanais avaient de nouveau fait appel devant le TAS, en avril.
Pertes considérables
Au bout du compte, Milan et l'UEFA n'ont pas attendu la décision du TAS et ont trouvé un accord. Et c'est cette entente qui a été validée ce vendredi par le tribunal de Lausanne.
Aux termes de cet accord, Milan accepte son exclusion de la C3 comme «conséquence de la violation de l'obligation d'équilibre financier sur les périodes 2015/2016/2017 et 2016/2017/2018», explique le TAS.
En avril, les instances du fair-play financier avaient en effet de nouveau épinglé le club rossonero pour sa situation financière à la fin de l'exercice 2017-2018 et l'accord de vendredi couvre deux saisons.
«Même s'il regrette que ses fans ne puissent pas voir leur équipe participer aux compétitions européennes la saison prochaine, le club accepte et respecte le fair-play financier. Le club reconnaît qu'il n'a pas d'autre choix que d'accepter les sanctions pour se mettre sur le chemin d'un retour au plein respect des règles», a écrit le Milan dans un communiqué.
«Au sommet du football européen»
La direction du club ajoute qu'elle reste «totalement engagée à ramener le Milan là où il mérite d'être, au sommet du football européen».
Vendu par Silvio Berlusconi en avril 2017 au mystérieux homme d'affaires chinois Li Yonghong, qui a ensuite été contraint de céder la propriété du club au fonds américain Elliott, le Milan accumule depuis des années des pertes considérables.
Selon un décompte effectué le 10 juin par le Corriere dello Sport, les pertes du club s'élevaient ainsi à plus de 410 millions d'euros sur les cinq dernières saisons. Le fair-play financier, de son côté, autorise un résultat négatif de 30 millions sur trois ans.
En fin de saison dernière, conclue par le départ de l'entraîneur Gennaro Gattuso et du directeur sportif Leonardo, le nouveau directeur général du club Ivan Gazidis avait d'ailleurs reconnu que le club allait devoir réduire ses dépenses et se tourner vers un modèle économique différent, axé sur la valorisation de jeunes joueurs.
Cette nouvelle politique et la nécessité de mettre un peu d'ordre dans les comptes expliquent ainsi la possibilité de voir le jeune gardien Gianluigi Donnarumma, évalué à au moins 60 millions d'euros, quitter le club.
Les médias sportifs italiens évoquent ainsi depuis jeudi un éventuel transfert au Paris SG.