Face à une participation record, tout comme l'affluence attendue en mer dimanche pour la 11e édition de la Route du Rhum, la préfecture maritime de l'Atlantique a déployé les grands moyens afin de limiter au maximum le risque d'accidents.
«La préfecture maritime est chargée de l'ordre public et du sauvetage de manière générale, mais encore plus lors des manifestations nautiques», explique à l'AFP Sophie Sanquer, cheffe du bureau sauvetage et navigation de la division Action de l’État en mer de la préfecture maritime située à Brest.
«On va avoir un tel nombre de navires en mer dont certains très compliqués à gérer parce que très, très peu manœuvrables, que nous avons dû mettre en place une réglementation particulière», note-t-elle, faisant notamment allusion aux Ultim, ces maxi-trimarans capables de «voler» et qui promettent une claque au record actuel de 7 jours pour rallier la Guadeloupe depuis Saint-Malo.
«Cette nouvelle réglementation ne va pas plaire à tout le monde car le spectacle sera moins visible» que lors des précédentes éditions, souligne-t-elle cependant.
Il ne sera ainsi plus possible pour les plaisanciers et les navires à passagers affrétés par les sponsors de se positionner derrière les coureurs pour les suivre.
«On n'imagine pas aux 24 Heures du Mans voir les voitures prendre le départ et être suivies par une flopée très hétérogène de véhicules», note le porte-parole de la préfecture maritime Riaz Akhoune, rappelant que lors de la précédente édition de cette course en solitaire, il a quatre ans, les services de l’État étaient intervenus à 24 reprises et notamment lorsque Thomas Coville avait heurté un cargo en pleine nuit peu après le départ.
Des corridors ont été mis en place, au plus près des côtes pour les centaines de plaisanciers attendus, au milieu -mais plus éloigné du littoral que lors des précédentes éditions- pour les coureurs et enfin au plus loin pour les navires à passagers. Les skippers pourront cependant faire des bords dans cette dernière zone, notamment les Ultim. «Il y a une part de risque qui est assumée», note Riaz Akhoune.
«Mettre de l'ordre sur l'eau»
L'épreuve, qui fête cette année ses 40 ans, affiche un record de quelque 120 marins inscrits, ce qui signifie aussi davantage de navires d'assistance aux coureurs -environ 150- et à passagers. Ces derniers seront 80 avec à leur bord près de 15.000 passagers.
Parallèlement à la mise en place de cette nouvelle réglementation, en lien avec l'organisateur de la course, OC Sport Pen Duick, la préfecture maritime a élaboré deux dispositifs distincts afin d'assurer la sécurité et la police sur le plan d'eau.
Côté sécurité, 16 canots de la SNSM seront déployés avec à leur bord neuf médecins dont deux urgentistes du SAMU 44, ainsi que trois semi-rigides des pompiers. Quatre hélicoptères -sécurité civile, marine et gendarmerie- feront aussi partie du dispositif. Certains sémaphores seront en outre réactivés dès le samedi et jusqu'à mardi.
Ce dispositif sera coordonné par le Cross Corsen, à la pointe du Finistère, renforcé pour l'occasion. «Il s'agit d'être prêts au claquement de doigts à gérer un événement de type Orsec impliquant une réponse de sécurité civile maximale», assure Myriam Sibillotte, directrice du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, où sera activée une cellule de crise.
«On a aussi mis le paquet cette année en matière de navires chargés de faire la police», note Sophie Sanquer. Trois patrouilleurs seront mobilisés, ainsi que deux vedettes de la gendarmerie maritime et plusieurs semi-rigides des Affaires maritimes et des CRS. «Il s'agit de mettre de l'ordre dans tout le désordre qu'il y aura sur l'eau», explique le capitaine de frégate Akhoune.
«On n'est jamais à l'abri d'un accident, mais tout a été mis en œuvre avec les services de l’État pour tenter d'éviter tout problème», assure Francis Le Goff, directeur adjoint de la course, qui disposera de son côté de 40 semi-rigides pour assurer le bon déroulement du départ.