Serenas Williams a écopé d'une amende de 17.000 dollars au lendemain de la finale polémique de l'US Open. «Menteur» et «voleur» : la joueuse de Tennis avait perdu ses nerfs et s'était emportée contre l'arbitre, samedi à New York.
L'Américaine avait été avertie pour «coaching», «bris de raquette», puis «insulte» au cours de sa finale perdue contre la Japonaise Naomi Osaka. Le premier lui vaut 4.000 dollars d'amende, le second 3.000 dollars et le troisième 10.000 dollars.
Tout a commencé quand la cadette des soeurs Williams (36 ans) a reçu un premier avertissement pour «coaching» en début de deuxième set, à 1-0, 40-15, service Osaka.
«Je ne triche pas pour gagner, je préfère encore perdre», se défend-elle dans un premier temps auprès de l'arbitre de chaise, le Portugais Carlos Ramos, avant de lui en reparler au changement de côté suivant.
«C'est incroyable, je n'ai pas reçu de "coaching". Je ne triche pas, je n'ai jamais triché de ma vie, j'ai une fille et je me bats pour ce qui est juste, vous me devez des excuses», lui lance-t-elle à plusieurs reprises.
Puis à 4-3, Serena Williams reçoit un second avertissement pour avoir fracassé sa raquette après avoir perdu son service, ce qui lui vaut cette fois un point de pénalité.
«Vous m'avez volé un point»
"Vous attaquez ma personne. Vous avez tort. Vous n'arbitrerez plus jamais un de mes matches. Vous me devez des excuses. C'est vous le menteur», reprend-elle quand elle le réalise, hors de ses gonds.
«Vous êtes un voleur. Vous m'avez volé un point», accuse-t-elle. C'est à ce moment-là que l'arbitre portugais lui inflige un rare jeu de pénalité, qui permet à Osaka de mener 5-3.
Deux jeux plus tard, la star américaine, en larmes lors de sa discussion avec une responsable du tournoi à même le court lors du dernier changement de côté, s'incline et voit son rêve d'égaler le record absolu de titres en Grand Chelem détenu par Margaret Court (24), s'envoler.
Revenue sur le circuit début mars six mois après avoir donné naissance à sa fille, Olympia, Serena avait déjà buté sur la dernière marche, en finale de Wimbledon il y a deux mois à peine, face à l'Allemande Angelique Kerber, N.4 mondiale.
Osaka (19e), au contraire, a elle écrit une page d'histoire en devenant la première Japonaise, hommes et femmes confondus, à remporter un tournoi du Grand Chelem, à vingt ans seulement.
Auteure d'un excellent début de match, pas impressionnée ni par sa prestigieuse adversaire - son idole - ni par l'enjeu, elle a pris les commandes de la partie avec beaucoup d'autorité et poussé Serena à parcourir le terrain. Elle n'a pas non plus paniqué quand elle s'est fait breaker en début de deuxième set. Au contraire, elle a immédiatement recollé au score, en profitant des largesses de l'ex-N.1 mondiale (deux doubles fautes consécutives).
Osaka imperturbable
Plus impressionnant encore, elle ne s'est pas laissée déstabiliser par l'emportement de Serena Williams.
Un coup de force pour la jeune Japonaise, qui disputait sa toute première finale en Grand Chelem, elle qui naviguait encore autour de la 70e place mondiale en début de saison et ne s'est révélée qu'au printemps, sur ciment américain déjà, en s'offrant le prestigieux tournoi d'Indian Wells.
«Je sais que tout le monde était pour Serena et je suis désolée que ça se termine comme ça», s'est excusée Osaka de sa voix fluette, les yeux brillants, au moment de recevoir son trophée.
«Ca a toujours été mon rêve de jouer Serena en finale de l'US Open. Je suis vraiment reconnaissante d'avoir pu le faire, merci», a-t-elle adressé timidement à son adversaire.
«Elle a bien joué. C'est son premier titre en Grand Chelem. Faisons de ce moment le meilleur moment possible. Reconnaissons le mérite où il y en a. Ne huons plus. Félicitations Naomi», l'avait précédé Serena Williams, elle aussi les larmes aux yeux, en invitant les spectateurs à cesser leurs huées.