Il n'y a plus de Français en course à l'US Open : Caroline Garcia et Lucas Pouille, les deux N.1, et Richard Gasquet, ont disparu au troisième tour, samedi à New York, où Roger Federer a dompté la menace Nick Kyrgios.
Garcia fait pleuvoir les fautes
Une pluie de fautes directes - 46 exactement : c'est ce qui a coûté à Caroline Garcia son match face à l'Espagnole Carla Suarez Navarro (24e) après un peu moins de 2h30 de jeu (5-7, 6-4, 7-6 (7/4)).
«J'ai un peu paniqué», reconnaît-elle, à la fois «déçue et énervée».
Bon an mal an, la N.6 mondiale s'en était tirée au premier set après avoir été breakée la première. Mais le scénario ne s'est pas répété dans le deuxième.
Et si elle est brièvement apparue plus consistante, au service comme dans ses frappes, en début de manche décisive, Suarez Navarro a eu le dernier mot au tie-break.
A 24 ans, la Lyonnaise peine à franchir un cap dans les grands rendez-vous après son quart de finale à Roland-Garros et sa demi-finale au Masters en 2017. Cette saison, elle s'est inclinée en huitièmes de finale à l'Open d'Australie et à Roland-Garros, et d'entrée à Wimbledon.
Ajoutée aux éliminations des N.4 et N.5 mondiales Angelique Kerber et Petra Kvitova, il ne reste plus qu'une joueuse du top 5 au stade des huitièmes de finale : l'Américaine Sloane Stephens, N.3 mondiale et lauréate sortante. Et seulement trois joueuses du top 10 (avec Svitolina et Pliskova).
La Russe Maria Sharapova, victorieuse 6-3, 6-2 de la Lettonne Jelena Ostapenko (10e), est elle fidèle au rendez-vous.
Pouille coince encore
Les tournois du Grand Chelem se suivent et se ressemblent pour Pouille (17e) en 2018. Comme à l'Open d'Australie (1er tour), à Roland-Garros (3e tour) et à Wimbledon (2e tour), le N.1 français a pris la porte avant la deuxième semaine, contre un adversaire moins bien classé, en l'occurence le Portugais Joao Sousa (68e). «Une défaite qui fait mal», a-t-il lâché.
Depuis ses deux quarts de finale atteints coup sur coup à l'été 2016, à Londres et New York, Pouille n'a rallié qu'une fois les huitièmes de finale en tournoi majeur, à Flushing Meadows il y a un an.
Samedi, le Nordiste de 24 ans s'est bien procuré une balle d'égalisation à deux manches partout, sur son service, mais en vain. Il s'est incliné 7-6 (7/5), 4-6, 7-6 (7/4), 7-6 (7/5) après plus de 3h30 min de combat.
A court de confiance après six mois moroses, Pouille en aurait bien eu besoin dans les moments cruciaux.
Gasquet impuissant contre Djokovic
Sous les lumières du court Arthur-Ashe, Gasquet (25e) n'a pas pu faire grand-chose face au show Novak Djokovic. Le Serbe de 31 ans, qui tutoie de nouveau les sommets depuis son sacre de la renaissance à Wimbledon mi-juillet, s'est imposé 6-2, 6-3, 6-3 en à peine plus de deux heures.
L'ex-N.1 mondial, opposé à Sousa pour une place en quarts de finale, a étincelé en particulier dans le premier set en signant seize coups gagnants pour seulement cinq fautes directes. «Djoko», qui avait lâché une manche dans chacun de ses deux premiers matches, a brutalement fait monter le curseur face au N.2 français.
«C'est le niveau ultime, a résumé Gasquet. La balle voyage à droite, à gauche, très vite. Elle est au millimètre à chaque fois. Elle est longue, elle est rapide.»
«C'est sans aucun doute mon meilleur match de la semaine, et une de mes meilleures performances de la saison sur dur. J'ai joué à un très haut niveau dès le premier point», a abondé Djokovic.
Pour la première fois depuis 1980, le tennis masculin tricolore va achever une saison sans aucun quart de finale en Grand Chelem.
Federer dompte Kyrgios
Trois sets (6-4, 6-1, 7-5), 1h44 min, 51 coups gagnants pour 24 fautes directes : Federer a négocié de main de maître la menace Kyrgios (30e), sous les yeux de ses quatre enfants.
Extrêmement percutant au service en début de match, le bouillant Australien s'est montré dangereux le premier, quand il a mené 0-40, puis obtenu une quatrième balle de break, à 3-3 dans la première manche. Une fois sauvées, Federer n'a plus été confronté à aucune autre.
«Quand je le joue, je vois un joueur imprévisible, avec un énorme service, qui peut changer le cours des choses à tout moment s'il en a envie. Ca change un peu votre état d'esprit», a-t-il expliqué.
Le Suisse aux vingt couronnes en Grand Chelem, 37 ans désormais, affrontera un autre Australien, John Millman (55e), pour une place en quarts de finale. Avec le N.3 mondial Juan Martin Del Potro, ils sont les deux seuls à ne pas avoir perdu le moindre set pour l'instant.
Le N.4 mondial Alexander Zverev, lui, a encore calé avant les choses sérieuses en Grand Chelem, battu 6-7 (1/7), 6-4, 6-1, 6-3 par son compatriote Philipp Kohlschreiber (34e). A 21 ans, le jeune Allemand, déjà triple vainqueur en Masters 1000, peine toujours à s'affirmer dans les tournois majeurs.