C'est la Croatie qui affrontera la France en finale de la Coupe du monde. Il y a vingt ans, sur la route du sacre mondial, les Bleus avaient éliminés les Croates en demi-finale. Rendez-vous dimanche à Moscou pour une autre histoire à écrire.
La France, qui a battu la Belgique mardi (1-0) et donc bénéficié d'un jour supplémentaire de repos, aura un avantage fraîcheur sur son adversaire.
Les Croates sont venus à bout de l'Angleterre après prolongation (2-1), la troisième qu'ils ont disputée dans la phase à élimination directe de ce Mondial, soit l'équivalent d'un match supplémentaire en dix jours...
La Croatie a en tout cas un nouveau héros et les Bleus un joueur à surveiller : «Super Mario» Mandzukic, attaquant de la Juventus Turin, a inscrit le but de la victoire à la 109e minute. Il permet à son pays de disputer la première finale de son histoire, alors que ce sera la troisième pour les Bleus, après le succès de 1998 et l'échec de 2006.
L'équipe à damier prive donc l'Angleterre de la deuxième finale de son histoire après le titre de 1966 à domicile. Et se prépare donc au match le plus important de son histoire.
Il y aura du beau monde dimanche à Moscou (coup d'envoi à 17h00). Emmanuel Macron sera en tribunes avec son épouse Brigitte, pour assister à la finale, a annoncé mercredi à l'AFP l'entourage du couple présidentiel.
La France, elle, a déjà les yeux dans ses Bleus : un total de 20,7 millions de téléspectateurs ont suivi mardi soir la victoire des Bleus sur la Belgique en France, toutes chaînes et tous types d'écrans confondus, a annoncé mercredi Médiamétrie.
Au coup de sifflet final du succès contre les Diables rouges, la foule s'est massée sur les Champs-élysées. Comme en 1998, quand elle chantait à tue-tête «Et un et deux et trois zéro» et que le visage de Zinedine Zidane était projeté sur l'Arc de triomphe.
«Il faut aller au bout»
«Les images sur les Champs, ça rappelle des bons souvenirs, mais il y a 20 ans, c'était des images après une finale, cette fois c'était après une demi-finale», a commenté Didier Deschamps, qui en 1998 soulevait la Coupe du monde comme capitaine des Bleus.
Ce «Père la victoire» du football français a toujours quelque chose en travers de la gorge. «Il y a deux ans, c'était si douloureux, ce n'est pas rien de gagner une demi-finale mais il y a la finale ensuite», a insisté DD.
Il y a deux ans, lors de la finale de l'Euro-2016 en France, les Bleus s'étaient inclinés après une prolongation cruelle : André-Pierre Gignac avait trouvé le poteau et Eder avait marqué le but de la victoire du Portugal (1-0, a.p.). Et dire que la Seleçao avait été si rapidement privée ce soir-là de son joueur vedette, Cristiano Ronaldo, blessé.
Ce message - une finale, ça se gagne - est bien passé dans le groupe. Sur les images qui ont filtré des coulisses, diffusées sur les réseaux sociaux des joueurs ou la Fédération (FFF), peu d'effusions de joie, contrairement aux tours précédents.
Deschamps et le club fermé
Dans la bouche des Bleus dans le car les ramenant du stade à leur hôtel à Saint-Pétersbourg, il n'y avait qu'un mantra. Paul Pogba lâche ainsi : «C'est beau, c'est beau mais il reste une grosse marche. On est bien, c'est bien, mais c'est pas fini».
Ou encore Samuel Umtiti, buteur victorieux contre les Belges : «Il reste une marche. On a un pied dessus, il faut mettre le deuxième». «Il faut aller au bout, on n'a pas le choix», a encore insisté Steven N'Zonzi.
Dimanche, si Deschamps réussit à gagner la Coupe du monde en tant que joueur et sélectionneur, il entrera à 49 ans dans un club très fermé. Seuls deux autres hommes l'ont fait avant lui.
Mario Zagallo, Brésilien, a été champion comme joueur avec la Seleçao en 1958 et 1962, puis en 1970 comme coach. La «Petite Fourmi» était également dans le staff - comme adjoint cette fois - lors du sacre de 1994.
Le «Kaiser» Franz Beckenbauer, capitaine de la RFA victorieuse de la Coupe du monde 1974, fut aussi le sélectionneur de la Mannschaft championne du monde en 1990.
En 1998, c'est un défenseur, Lilian Thuram, qui avait éliminé la Croatie d'un doublé en demi-finales. En 2018, c'est un autre défenseur, Umtiti, qui élimine la Belgique. Un bon signe ? «Je l'espère», a lancé le joueur de Barcelone.