Après cette demi-finale triomphale pour les Bleus, le moins que l’on puisse dire, c’est que les Belges n’ont pas été très beaux joueurs. De Thibaut Courtois à Vincent Kompany, en passant par Eden Hazard, tous ont fustigé le piètre jeu de l’équipe de France et son côté défensif.
Bref, ils ont reproché à la France tout ce qu’ils ont eux-mêmes fait avec talent contre le Brésil en quart de finale.
De toutes façons, ce n’est pas la Coupe du monde du jeu, des envolées lyriques et de la possession de balle. L’Espagne et l’Allemagne en sont les preuves vivantes. Chaque équipe qui a tenté de jouer offensif et de dominer son adversaire a échoué. C’est une constante. Et ça, Didier Deschamps l’a vite et bien compris.
Moi qui pensais que le salut de cette jeune et nouvelle équipe de France passait par un jeu offensif, quelle plantade. Didier Deschamps fait ce qu’il sait faire : du Deschamps. La manière, il s’en tape violemment. Il veut une équipe solide, qui prend des risques calculés. Le mot qui revient le plus avec lui, c’est pragmatique. Et son équipe l’est. Terriblement, de façon implacable.
Il a fait des choix. Forts, décriés - et on ne pense pas uniquement à Karim Benzema. Et on peut dire qu’il a quasiment tout bon. Tout bon d’avoir maintenu sa confiance à Hugo Lloris. Tout bon avec Samuel Umtiti. Tout bon avec le choix étonnant de ses latéraux. Tout bon avec sa relation avec Paul Pogba qu’il a transformé en guerrier. Tout bon avec Blaise Matuidi. Tout bon même avec Olivier Giroud qui, même s’il ne brille pas, travaille beaucoup défensivement à défaut d’être performant devant. Un paradoxe pour beaucoup. Une évidence pour «DD».
On pourrait se dire que les Bleus seraient plus brillants avec Nabil Fekir, mais aurait-elle eu les mêmes résultats ? Rien n’est moins sûr. C’est toute la différence entre la manière et l’art. L’art de la gagne, du résultat. C’est ça que Deschamps a choisi depuis bien longtemps. Depuis toujours même, depuis qu’il est joueur. Son équipe est complètement à l’image de ce qu’il était joueur. Sérieux, organisé, pas très brillant, mais tellement rationnel et surtout si souvent vainqueur.
Ce n’est pas précisément le football que j’aime, mais c’est celui qui emmène les Bleus en finale. Une finale où la France sera favorite comme il y a deux ans contre le Portugal à l’Euro 2016. Deschamps l’a suffisamment répété, la cicatrice de cet échec face à Eder est encore vivace. L’occasion de l’effacer avec le plus grand trophée du monde est magnifique et sublime. Vivement dimanche. Pas forcément pour un grand match, mais pour une grande victoire.