Le refus d'Adrien Rabiot d'être suppléant et la réaction ferme de Didier Deschamps, «il s'auto-exclut», fait du bruit. Ce n'est pas la première friction entre un sélectionneur et un Bleu. Retour dans le passé où le ton fut parfois moins policé.
Benzema et les «racistes»
Deschamps aurait «cédé à la pression d'une partie raciste de la France» : Karim Benzema ne voit que cette raison pour justifier son absence des Bleus pour l'Euro et le dit dans Marca le 1er juin 2016. «Benzegol» n'a en réalité plus mis les pieds en équipe de France depuis octobre 2015 et la fameuse affaire de la sex-tape visant Mathieu Valbuena.
Deschamps est revenu sur le cas Benzema jeudi dernier, pour répondre encore à une question sur l'absence du joueur du Real Madrid dans les 23 pour le Mondial-2018 : «Il y a deux ans qui se sont écoulés, j'ai fait confiance à des joueurs qui ont répondu à ma confiance, je place le groupe au-dessus de tout, je fais des choix pour le bien de l'équipe de France».
La compagne de Nasri et le «fuck Deschamps»
Après la divulgation de la liste des Bleus pour le Mondial-2014, le mannequin Anara Atanes, alors compagne de Samir Nasri (absent des 23), tweete : «Fuck France and fuck Deschamps ! What a shit manager !» («Nique la France, Nique Deschamps ! Quel coach de merde»). Deschamps porte plainte.
Cantona et le «sac à merde»
En septembre 1988, Henri Michel, sélectionneur de l'équipe de France, n'appelle pas Eric Cantona pour un France-Tchécoslovaquie en amical. «Je lisais un truc de Mickey Rourke, parce que c'est un gars que j'adore, qui disait que le mec qui s'occupe des oscars est un sac à merde. Je pense qu'Henri Michel n'en est pas loin», commente Cantona. Le président de la Fédération française Jean Fournet-Fayard le suspend 10 mois.
Gallas et le «qu'il se regarde»
«On n'est pas des gamins immatures», lâche William Gallas à l'AFP, répondant aux accusations de Domenech, qui vient de traiter quelques années plus tard les Bleus de «bande de sales gosses inconscients» pour leur grève en Afrique du Sud au Mondial-2010.
«Je ne répondrai pas à ses critiques, je dirai simplement qu'avant de parler il faudrait qu'il se regarde un peu, c'est tout. C'est trop facile de juger les joueurs, vu l'encadrement qu'il y avait, je peux vous dire que c'était très difficile pour nous, voilà ce que je peux dire», expose le défenseur.
Anelka et le «j'arrête moi...»
L'ex-sélectionneur de l'équipe de France, dans son livre «Tout seul» en 2012, revient sur cet épisode à l'origine de la «grève du bus» à Knysna lors du Mondial-2010 en Afrique du Sud.
Il y explique avoir dit, à la mi-temps de France-Mexique : «J'avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là sans bouger». Ce à quoi, selon Domenech, Anelka répond: «Enculé, t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de merde ! J'arrête moi...». A l'époque, le quotidien sportif français L'Equipe retranscrit les propos d'Anelka en ces termes : «Va te faire enculer, sale fils de pute». Après la Une de L'Equipe, le joueur est exclu du groupe et ses coéquipiers refusent de s'entraîner en guise de soutien. Scandale planétaire.
Pirès et le «manque de respect»
Alors à Villarreal, Robert Pires, écarté de l'équipe de France pour l'Euro 2008, stigmatise le «manque de respect» à son égard de Domenech, dans El Mundo. «Il ne m'a jamais dit pourquoi il ne m'a jamais appelé» : «Si j'avais joué deux ou trois matches avec la France, je le comprendrais. Mais avec 79 (sélections), un titre mondial, un Euro ! C'est un manque de respect».
Anelka : «qu'il s'agenouille»
En août 2003, Anelka s'emporte dans l'hebdomadaire Paris Match contre le sélectionneur français Jacques Santini, coupable de ne pas le convoquer : «Je n'ai pas besoin de l'équipe de France. Qu'il s'agenouille devant moi, s'excuse d’abord, et après je réfléchirai». Il sera rappelé par Domenech en novembre 2005, non retenu pour le Mondial 2006 et disputera son premier Mondial en 2010.