L’élimination du PSG, mardi, en 8e de finale de la Ligue des champions, n’a pas été une réelle surprise. Depuis la blessure de Neymar, les raisons d’y croire s’étaient considérablement amoindries.
Le plus effarant a été les commentaires, y compris de certains spécialistes, qui affirmaient que le club de la capitale jouerait plus soudé et collectif sans le Brésilien, mettant à la poubelle 28 buts et 22 passes décisives, ainsi que le niveau du joueur, qui a éliminé à lui tout seul les Parisiens la saison dernière, au même stade de la compétition, à Barcelone. Et qu’on arrête aussi de dire que Paris a dépensé 400 millions d’euros pour sortir dès les 8es de finale, alors qu’il y avait 220 millions d’euros sur des béquilles avec la blessure de Neymar. Il y a beaucoup de commentaires haineux et moqueurs sur le PSG, qui mérite nombre de ces critiques, mais il faut être juste aussi.
Juste, c’est le terme qui convient pour qualifier la prestation de Thiago Silva et de ses coéquipiers. Sans donner le sentiment de vouloir s’acharner sur Unai Emery, dont le sort est de toute façon réglé, ce n’est pas possible d’être privé de Neymar et de jouer avec le même dispositif contre le Real Madrid. Zinedine Zidane a su, lui, s’adapter aux absences de Toni Kroos et Lukas Modric. Et il est regrettable que l’entraîneur basque n’ait pas su en faire autant en mettant Angel Di Maria en soutien d’Edinson Cavani et Kylian Mbappé, dans une position qu’il occupait à Monaco au côté de Falcao.
Ce n’est pas infamant d’être éliminé par le Real Madrid, double tenant du titre. Après un match aller très médiocre, le club espagnol a su montrer toute sa puissance et sa qualité technique au Parc des Princes. Le plus invraisemblable pour le PSG est d’avoir communiqué à ce point et d’avoir rameuté la France entière pour offrir un visage aussi triste, peu combatif, frileux et jouer avec la trouille. C’est l’un des principaux reproches que l’on peut faire à Emery depuis qu’il est entraîneur du PSG. Une nouvelle fois, on a vu une équipe qui avait la trouille dans un grand moment.
Un entraîneur qui inspire la confiance et le respect
Pourtant, c’était au Parc des Princes, où les Parisiens excellent depuis si longtemps. Pour le remplacer, certains parlent d’André Villas-Boas. Mais pas certain que ce soit la bonne solution. Il s’est tellement planté à Chelsea et au Zénith Saint-Pétersbourg, difficile de voir ce qu’il pourrait apporter au PSG. Les joueurs qui vont rester ont besoin d’un entraîneur qui inspire la confiance et le respect, tout le contraire d’Unai Emery. La solution la plus logique serait de faire revenir Carlo Ancelotti.
Dans ce marasme, il ne faut pas non plus exonérer les joueurs, décevants dans une très large majorité. Et puis, il y a l’entraîneur, les joueurs, mais aussi le club. Le symbole de la faillite de l’institution PSG se résume avec Marco Verratti et Javier Pastore. Pour l’Italien, c’est intolérable de se faire expulser pour contestation dans un match de cette importance. Surtout que c’est loin d’être la première fois. Et, depuis deux ans, ce joueur n’a pas progressé d’un iota. Concernant l’Argentin, il est rentré dans ce match en pyjama et, au bout d’un quart d’heure, il avait déjà les mains sur les genoux tellement il était cuit.
Après l’humiliation la saison dernière à Barcelone, le PSG n’a pas su tout changer, mais il va devoir repartir de zéro la saison prochaine. Beaucoup de joueurs, comme Dani Alves, Layvin Kurzawa, Angel Di Maria, Marco Verrati, Javier Pastore, entre autres, doivent partir. Les dirigeants doivent remettre des forces vives, apporter de l’expérience, avec des joueurs comme Arturo Vidal ou Radja Nainggolan, pour apporter du caractère à une équipe qui en manque tant. Et espérer que Neymar ne voudra pas mettre fin à son aventure parisienne dès la première saison.