Le football est parfois cruel. A dix minutes près, Unai Emery tenait enfin un match référence à l’extérieur avec son PSG, appuyé avec des choix forts dans son onze de départ.
Malheureusement, son coaching, au cours de cette rencontre de Ligue des champions à Madrid (3-1), a encore une fois plongé le club de la capitale dans les doutes et les soucis avant le match retour. Même si ça reste encore jouable, dans trois semaines, au Parc des Princes.
Au coup d’envoi, l’entraîneur basque avait choisi d’aligner Presnel Kimpembe à la place de Thiago Silva en défense centrale. Pourquoi pas ? Mais quel manque de respect de sa part vis-à-vis de son capitaine, alors que, quelques jours plus tôt, il disait de lui qu’il était le meilleur défenseur du monde. Qu’il ait pensé à Kimpembe pour cette rencontre, ce n’est pas aberrant, mais ça se prépare, aussi bien au niveau du jeune international français que du Brésilien. Car, compte tenu du résultat, comment Thiago Silva va maintenant regarder Emery dans le vestiaire ?
Mais ce n’est pas la première fois que l’ancien coach de Séville manque de respect à des joueurs de son effectif. Tant que c’était Ben Arfa ou Lucas, on trouvait des raisons pour, plus ou moins, l’admettre. Mais avec Thiago Silva, Angel Di Maria, qui n’est même pas rentré dans ce match, ce qui est quand même hallucinant au regard de ses prestations depuis le début de l’année, et Thiago Motta, qui, en passant, était absent à Barcelone, à Munich et à Madrid, c’est beaucoup plus fâcheux. Le vestiaire parisien risque de devenir une poudrière, et les règlements de compte pourraient rapidement faire surface.
Malgré cela, certains choix d’Emery ont été validés pendant le match. Alphonse Areola a été surprenant, Dani Alves a connu un début de match difficile avant de réagir à l’orgueil, et Kimpembe a, comme toujours, tenu son poste. En revanche, les deux derniers choix forts ont été un fiasco. Yuri Berchiche a montré toutes ses limites. Si Layvin Kurzawa avait réalisé la même prestation que l’Espagnol, il se serait fait descendre en flèche. Et puis, Giovani Lo Celso, qui a été le gros choix au milieu de terrain à la place de Lassana Diarra, a été un four cuisant, avec ses nombreuses pertes de balle devant sa surface et ce penalty idiot concédé juste avant la pause.
Des choix discutables
Mais, à la limite, ça peut passer, car la prestation du PSG a été cohérente, avec des séquences de possession de balle intéressantes et des occasions. En revanche, le coaching pendant la rencontre a été épouvantable. Emery a refait le coup du double arrière droit, qui avait déjà merveilleusement fonctionné lors de la «remontada», avec l’entrée catastrophique de Thomas Meunier à la place d’Edinson Cavani. Et, avec un tel changement à une demi-heure de la fin, quel message envoie-t-il à l’adversaire ? Sans oublier le fait de choisir Julian Draxler, qui ne fait pas grand-chose depuis plusieurs semaines, à la place de Di Maria, c’est incompréhensible. Tout comme laisser Lo Celso jusqu’à la fin du match, alors que l’Argentin a été dépassé par les événements, et que Diarra aurait très bien pu jouer, ne serait-ce que trente minutes.
Cela ne fait qu’accroître les doutes envers Unai Emery, qui a montré une nouvelle fois son incapacité à faire une bonne performance à l’extérieur. Il reste encore un match retour. Et il n’y a rien de rédhibitoire, car les Parisiens ont les moyens de s’imposer 2-0. Mais Neymar devra faire de meilleurs choix, Mbappé être plus précis et Cavani moins transparent. Et puis, le Real Madrid risque aussi de marquer. Le Basque a désormais trois semaines pour panser les plaies qu’il a lui-même créées à l’intérieur de son groupe. Et sauver sa tête par la même occasion. S’il n’est pas déjà trop tard…