Trois défaites consécutives, ça n’était plus arrivé à l’AS Monaco depuis 2009. Trois défaites, c’est un peu tôt pour parler de crise, surtout dans le climat bien lisse, voire chloroformé, de la Turbie.
Mais, plus encore que ces mauvais résultats, c’est le comportement des hommes de Leonardo Jardim qui interpelle et interroge. En Ligue des champions, alors qu’ils disputaient leur dernière maigre chance de se qualifier ne serait-ce que pour la Ligue Europa, les Monégasques ont sorti un match épouvantable contre Leipzig (1-4), qui faisait suite à un nul arraché piteusement sur la pelouse d’Amiens (1-1).
Contre les Allemands, c’est la faillite des cadres qui a frappé les esprits. Kamil Glik et Jemerson, si intransigeants la saison dernière, ressemblaient à des cadets en défense centrale. Au milieu, Fabinho traîne sa peine depuis que le club ne l’a pas laissé partir cet été. Les recrues les plus coûteuses, Keita Baldé et Youri Tielemans, sont hors du coup.
Les plus optimistes se disaient que Monaco avait déjà fait une croix sur l’Europe et préparait surtout la venue du PSG à Louis-II le dimanche. Ils ont été déçus. Même si, à l’arrivée, la défaite n’est pas infamante au score (1-2), la vision du match pondère nettement cette impression. Paris a écrasé le club de la principauté et ne doit qu’à sa ponctuelle maladresse (neuf occasions nettes ratées) l’étroitesse du score, qui ne reflète certainement pas sa grande domination tout au long de la rencontre.
Une absence totale d'envie et d'engagement
Pire encore, trois jours plus tard, et malgré une équipe remaniée, Monaco s’est incliné devant Nantes, à la Beaujoire, dans les arrêts de jeu (1-0). Là encore, c’est l’absence totale d’envie et d’engagement monégasque qui a fait peur.
Comment un club aussi flamboyant et qui avait, en Ligue 1, très bien commencé la saison, a-t-il pu ainsi exploser ? Bien sûr, les nombreux départs lors du mercato d’été ont plombé l’effectif et l’on n’a pas suffisamment mesuré l’onde de déception de ceux qui sont restés, surtout Fabinho et Thomas Lemar, qui en plus est actuellement blessé.
Depuis cette 15e journée et avant de recevoir Angers, demain soir, Monaco est tombé à la quatrième place du classement et, sans une réaction très forte, leur place sur le podium est sévèrement contestée par Marseille et Lyon. Dommage que les dirigeants monégasques se soient comportés comme des épiciers et qu’ils aient décimé à ce point leur équipe. Parce que si les caisses sont pleines, le terrain, lui, est en train de se vider.