Après avoir dans un premier temps soutenu l'engagement des joueurs contre Donald Trump, la NBA durcit le ton, dans une note envoyée aux 30 franchises de la ligue.
Dans ce document, elle les avertit que les joueurs de basketball ont l'obligation d'être debout durant l'hymne américain, sous peine de sanction, selon les médias locaux. Le memo, signé par le vice-commissaire de la NBA Mark Tatum, indique qu'il n'y aura «pas d'exception», affirme la chaîne de télévision ESPN. «Aucune équipe ne peut échapper à cette règle», ajoute le numéro 2 de la NBA, toujours selon la chaîne sportive, «et la Ligue décidera comment gérer tout joueur, entraîneur ou membre du staff qui ne serait pas debout durant l'hymne».
Cet avertissement de Mark Tatum intervient 24 heures après une déclaration du président de la NBA Adam Silver, dans les colonnes du New York Times, qui avait assuré s'attendre à ce que les joueurs soient bien debout durant l'hymne.
Autrement dit, la ligue ne souhaitent pas qu'ils suivent l'exemple des joueurs de football américain NFL qui ont mis un genou à terre en réaction à des insultes du président Donald Trump. Pour rappel, la saison dernière, Colin Kaepernick, ex-quarterback des 49ers de San Francisco aujourd'hui sans club, avait refusé de se lever pendant l'hymne américain, qui est joué avant chaque match. Son «boycott» de l'hymne en faveur de la cause des Noirs aux Etats-Unis avait fait tache d'huile au sein de la NFL et dans tous les niveaux du football américain, dont les Championnats lycéens et universitaires notamment.
Soutien des joueurs de NBA
La semaine dernière, la tension est montée d'un cran à la suite de la réaction du président américain, Donald Trump.«Est-ce que vous n'aimeriez pas voir un de ces propriétaires de NFL dire, quand quelqu'un manque de respect à notre drapeau, 'sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré!'», avait-il notamment lancé.
Dans la foulée, le basket américain s'était emparé de la polémique. Au premier rang, Stephen Curry décidait de confirmer son intention de ne pas se rendre à la Maison blanche avec le reste de son équipe des Golden State Warriors malgré la traditionnelle invitation du président de la République adressée aux vainqueurs de NBA et du championnat universitaire. Donald Trump retirait son invitation en postant un tweet.
Going to the White House is considered a great honor for a championship team.Stephen Curry is hesitating,therefore invitation is withdrawn!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 septembre 2017
De son côté, LeBron James, l'ailier des Cleveland Cavaliers, traitait même le président d'«abruti» dans un tweet.
U bum @StephenCurry30 already said he ain't going! So therefore ain't no invite. Going to White House was a great honor until you showed up!
— LeBron James (@KingJames) 23 septembre 2017
Quant à Kobe Bryant, l'ancien arrière des Lakers, il avait été plus mesurée en attaquant le président sur «les divisions et la colère» qu'engendre sa politique.
A #POTUS whose name alone creates division and anger. Whose words inspire dissension and hatred can't possibly "Make America Great Again"
— Kobe Bryant (@kobebryant) 23 septembre 2017
With everything that's going on in our country, why are YOU focused on who's kneeling and visiting the White House??? #StayInYoLane
— Chris Paul (@CP3) 23 septembre 2017
Le meneur des Rockets Chris Paul avait interrogé directement Donald Trump : «Avec tout ce qu'il se passe dans notre pays, pourquoi êtes-vous obnubilé par qui s'agenouille et qui visite la Maison blanche ???»
Le patron de la NBA, Adam Silver, saluait alors la prise de position des joueurs du championnat nord-américain dans un communiqué.
Commissioner Adam Silver released the following statement regarding the Golden State Warriors not being invited to visit the White House pic.twitter.com/6RS3k54cEB
— NBA (@NBA) 23 septembre 2017
Mais aujourd'hui, il est clair que l'institution aux milliards de dollars ne souhaite pas que le mouvement viral «#takeaknee» ne s'invite jusque sur ses parquets. Pour rappel, la prochaine saison de NBA débutera le 17 octobre prochain.