Surplus de bronze à prévoir dans les bagages de l'équipe de France au retour des Mondiaux-2017 d'escrime : avec la 3e place des fleurettistes par équipes mercredi, les Bleus ont bouclé la campagne de Leipzig avec un sixième podium, pour lancer l'olympiade vers Tokyo.
Sur les pistes dans le centre-est de l'Allemagne, Erwann Le Pechoux, Enzo Lefort, Jérémy Cadot et Julien Mertine se savaient attendus, N.1 mondiaux (trois succès en cinq épreuves de Coupe du monde), champions d'Europe et vice-champions olympiques, après être passés un peu à côté de leur épreuve individuelle.
Mais comme souvent avec ces quatre Mousquetaires, une fois l'épreuve par équipes venue, ils savent se sublimer, à l'image de Le Pechoux, probablement le meilleur tireur au monde dans ces confrontations collectives. En demi-finales, sans surprise, les quatre nations présentes dans le dernier carré aux JO-2016 à Rio (France, Italie, Russie et États-Unis) se sont à nouveau retrouvés. Mais les fleurettistes tricolores, contrairement à leur récital carioca il y a onze mois, se sont cassé les dents sur les rivaux transalpins.
Monter sur une dernière «boîte»
«On est tombé sur plus fort que nous. Les Italiens étaient plus forts», a reconnu l'entraîneur national du fleuret Emeric Clos. Pour aller décrocher le bronze, ils ont retrouvé sur la piste la Russie, qui les avait privé d'un titre olympique qui leur tendait les bras. Dans une rencontre serrée, et dominée par les Russes, c'est Erwann Le Pechoux qui a sorti le grand jeu, pour monter sur une dernière «boîte» à Leipzig après une victoire 45-37.
«Je suis super content pour eux. Ça m'aurait ennuyé de ne pas faire de médaille, après la saison que l'on a fait», a souligné Clos, appréciant un «super Erwann», mais aussi l'ensemble de l'équipe qui a fait le travail. «Ils n'ont jamais baissé les bras, on est toujours resté sur notre schéma de jeu.»
Un bilan positif
Avec un total de six médailles, dont un titre, la France ferme cette campagne allemande avec «une bonne base de travail pour les trois années à venir, pour l'olympiade», se réjouit la directrice technique nationale Laurence Modaine, qui vivait ses premiers Mondiaux dans ses nouveaux habits.
«J'avais dit que toutes les équipes avaient du potentiel, ce qui me rassure, c'est que ça s'est confirmé là. C'est toujours difficile de traduire sur des grands championnats ce qui a été fait au cours de la saison. On prend des médailles dans toutes les armes», a-t-elle ajouté. «Six médailles sur douze épreuves, c'est un bilan positif.»
Toutes les armes apportent leur lot
En effet, de l'épée au fleuret, en passant par le sabre, toutes les armes ont apporté leur pierre à l'édifice: de l'or pour l'épée masculine par équipes, et du bronze pour les sabreuses, pour les hommes du fleuret, pour la fleurettiste Ysaora Thibus, et les sabreurs Vincent Anstett et Cécilia Berder en individuel.
«Il faut peut-être voir comment faire pour passer à un autre métal. Comment faire pour garder de la stabilité dans les résultats», a précisé la DTN. En quantité, cela place la performance des Français derrière le cru exceptionnel de Kazan-2014 (sept médailles, dont trois titres), mais devant Paris-2010 (cinq médailles, avec deux titres).
«J'ai aussi beaucoup apprécié l'état d'esprit de l'équipe, la cohésion du groupe, ce qui est appréciable, voir Vincent Anstett ou Yannick Borel faire des remontées fantastiques», a estimé Laurence Modaine. Les jeux Olympiques de Tokyo en 2020 sont déjà présents dans tous les esprits, avec l'espoir de faire mieux que les trois médailles (une en or, une en argent et une en bronze) de Rio-2016.