En septembre à Lima, entre Paris et Los Angeles, il y aura peut-être deux vainqueurs : le CIO a convoqué pour le 9 juin une réunion de sa Commission exécutive qui pourrait adopter une recommandation en faveur d'un double vote pour les JO 2024 et 2028.
La Commission exécutive, le gouvernement olympique, recevra les conclusions d'un groupe de travail «sur le processus d'attribution des JO 2024 et 2028 et sur la refonte de la procédure des candidatures applicable pour les JO d'hiver 2026», a indiqué le CIO à l'AFP.
Une recommandation en faveur d'un double vote lors de la session du CIO à Lima pourrait y être adoptée avant d'être soumise aux membres lors d'une session extraordinaire convoquée en juillet prochain à Lausanne.
Los Angeles et Paris, qui devront au préalable donner leur accord formel pour ce double vote, sont les deux seules villes candidates pour 2024 et répètent qu'elles visent en priorité 2024 et non 2028, tout en reconnaissant la nécessité de réformer le processus d'attribution.
Cette réunion de la Commission exécutive a été convoquée le 9 juin «afin de respecter le délai d'un mois nécessaire s'il faut convoquer une session extraordinaire afin de demander aux membres de se prononcer sur une éventuelle recommandation», a ajouté le CIO.
La session extraordinaire pourrait alors se tenir entre la prochaine réunion de la Commission exécutive prévue les 9 et 10 juillet et la réunion d'information aux membres planifiée les 11 et 12 juillet à Lausanne.
Emmanuel Macron à Lima
Le président français, Emmanuel Macron, qui a rencontré en début de semaine la commission d'évaluation du CIO en visite à Paris et a apporté un net soutien à la candidature parisienne, sera présent en juillet pour cette présentation, a annoncé Guy Drut, l'un des deux membres français du CIO.
Le groupe de travail sur la refonte du processus de candidature, créé en mars à la demande du président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, est composé des quatre vice-présidents de l'instance: l'Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior, l'Australien John Coates, le Turc Ugur Erdener et le Chinois Yu Zaiqing.
Pour M. Bach qui estime qu'il y a «trop de perdants» dans la course aux Jeux, l'objectif est de sécuriser les candidatures au moment où de moins en moins de villes manifestent leur intérêt, devant les investissements énormes qui sont nécessaires. Le groupe de travail a pour mission «d'explorer les moyens de rendre à l'avenir la procédure de candidature plus proactive, plus collaborative et moins onéreuse», souligne le CIO.
Selon des sources concordantes, les quelque 90 membres du CIO réunis en session en septembre à Lima pourraient devoir se prononcer lors d'un unique vote sur l'attribution des JO 2024 et 2028. Ils devraient alors dire quelle ville a leur préférence pour 2024 puis pour 2028. «Il ne s'agit que de pures spéculations», a répondu le CIO.
Pour le Suisse Jean-Loup Chappelet, spécialiste du mouvement olympique, «il semble sûr que ces JO 2024 et 2028 seront bien attribués ensemble par un simple vote à Lima». «Il faudra sans doute que la Commission exécutive entérine les conclusions du groupe de travail (double attribution et les modalités) pour que les villes en tiennent compte dans leurs présentations début juillet et prennent publiquement position pour et en tirent les conséquences pour leurs projets», ajoute le professeur de l'Institut de hautes études en administration publique (Idheap), auteur de plusieurs ouvrages sur le CIO.