Silence lourd dans le vestiaire, visages fermés dans la zone mixte où beaucoup de joueurs ne se sont pas arrêtés. Après le nul à Sochaux (1-1) qui retarde son sacre, le Paris SG avait dimanche la mine des mauvais jours, comme si le titre venait de lui échapper.
"Ca donnait l'impression d'une défaite", a admis Gregory Van der Wiel, l'arrière droit parisien.
Joueurs et dirigeants du PSG donnent l'impression d'en avoir plein les crampons de cette saison marquée par la désillusion de Chelsea en Ligue des Champions. Malgré la domination outrancière du club parisien sur la scène nationale, les acteurs semblent être amers.
Les joueurs faisaient-ils la tête parce qu'il étaient obligés d'aller à l'entraînement lundi ? Qu'ils ont dû revoir leurs réservations de vacances ou d'avions ? Ceux allant au Mondial pensaient-ils bénéficier d'un traitement de faveur ?
"Il y a un peu de fatigue mentale. Tout le monde a besoin de rentrer à la maison, tout le monde pense aux vacances, au Mondial. Les fins de saison sont comme ça, d'autant plus avec l'avance que nous avons réussie à avoir", a admis Lucas.
Son entraîneur Laurent Blanc, dont la prolongation de contrat est encore retardée, ce qui pollue également l'ambiance, parle lui aussi de "joueurs fatigués physiquement et aussi psychologiquement."
Toutefois depuis l'élimination à Chelsea, le PSG ne marche plus droit. Il a été battu à Lyon, a arraché une victoire sur le score minimum face à Evian/Thonon, puis concédé un nul à Sochaux qui avec un peu plus de réussite aurait même pu l'emporter. Pas la marche d'un champion.
Le staff parisien a tenté en vain de relancer la machine. Ainsi, Laurent Blanc a fait jouer la concurrence, changé ses joueurs. Il a redonné une chance à Pastore, mis l'indéboulonnable Verratti sur le banc, fait permuter ses latéraux et même sorti Menez du placard mais rien n'y fait.
- Zlatan manque -
Le club semble avoir perdu son côté Midas qui transforme tout ce qu'il touche en or. Cavani, auteur de son 27e but de la saison mais qui a loupé des occasions, ou Lavezzi semblent désormais avoir du plomb dans les pieds.
Et si le problème n'était pas en fait l'absence d'Ibrahimovic ? "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Le Suédois a souvent fait basculer des matches par ses actions mais il est aussi un moteur pour ses partenaires.
"Bien sûr que c'est différent sans Ibrahimovic. C'est une icône sur et en dehors du terrain. mais nous avons des qualités dans l'équipe et on peut gagner sans lui", soutient Van der Wiel.
Zlatan pourrait être de retour face à Rennes. Cela permettrait au club de gagner le titre avec sa star devant ses supporteurs au Parc des Princes.
Van der Wiel rappelle encore que le nul à Sochaux "n'est pas un désastre parce que nous allons gagner le championnat de toute façon, mais plus tard."
Avec huit points d'avance et neuf points en jeu plus une différence de buts largement favorable, il n'y a en effet pas le feu au lac. Le PSG n'est vraiment pas en danger.
Mais c'est la forme qui fait défaut. Alors que le club veut proposer un football chatoyant, donner une atmosphère de fête et dégager de la facilité, c'est exactement le contraire qui ressort actuellement.
Il faudrait une belle victoire contre Rennes pour effacer ce sentiment de malaise. Sinon, Paris va terminer une année de doublé et de domination sur un sentiment de tristesse. Un comble.