L'ancien champion cycliste Laurent Jalabert a déclaré "assumer les responsabilités", au lendemain de la publication du rapport de la commission d'enquête sénatoriale dont les éléments permettent de déterminer les coureurs qui ont eu recours à l'EPO au Tour 1998.
"Son nom est cité. Il prend acte de cet état de fait", réagit son avocat dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP.
"Conformément à ses déclarations devant la commission d'enquête sénatoriale, il renouvelle avoir suivi les prescriptions de l'encadrement médical de ses équipes successives", rappelle l'avocat de l'ancien numéro un mondial.
"Bien qu'aucun élément de droit ne lui ait été officiellement notifié, Laurent Jalabert en assume aujourd'hui la responsabilité et en supporte les conséquences", souligne le communiqué.
Laurent Jalabert "regrette qu'à travers les excès d'une période passée, l'image du cyclisme actuel et celle du Tour de France soient à nouveau entachées alors qu'il a toujours oeuvré à leur promotion", conclut l'avocat du coureur.
Porte-drapeau du cyclisme français dans les années 1990 et au début des années 2000, le Tarnais a dû renoncer à ses activités de consultant sur France Télévisions et RTL pendant le dernier Tour de France, en raison des accusations de dopage révélées fin juin par le journal l'Equipe sur la base de tests rétroactifs datant de 2004.
Coureur jusqu'en 2002 et sélectionneur de l'équipe de France jusqu'au début de l'année, Jalabert (44 ans) a été victime d'un grave accident de la circulation en mars, quand il a été renversé lors d'une sortie d'entraînement par une voiture.
Très populaire auprès du public -de nombreux panneaux 'Jaja, reviens', ont fleuri au bord des routes du Tour-, le Mazamétain est l'un des coureurs dont les numéros d'identification figurent sur les bordereaux du Tour 1998 permettant de conclure qu'il a eu recours à l'EPO. Ces tests rétroactifs avaient été pratiqués anonymement et à visée scientifique.
De nombreux coureurs du Tour 1998 ont été rattrapés de cette manière. Entre autres, les deux premiers, l'Italien Marco Pantani et l'Allemand Jan Ullrich, l'Italien Mario Cipollini, l'Allemand Erik Zabel, l'Espagnol Abraham Olano...
Cette année-là, marquée par le scandale Festina, Jalabert avait quitté le Tour avant terme, en même temps que l'ensemble de l'équipe Once, sa formation de l'époque. Sans avoir gagné d'étape ou porté le maillot jaune.
"A la fin des années 90, c'était un jeu de massacre, le peloton était engagé dans une fuite en avant permanente. On ne savait plus comment en sortir", a expliqué mardi soir le Français Jacky Durand, consultant sur Eurosport et dans le même cas que Jalabert. "Je pense de toute façon que personne n'est dupe".