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Le cas des quatre "trublions" devant la commission de discipline

L'international français Samir Nasri le 24 juin 2012 au Bourget, à son retour de Donetsk (Ukraine) après l'Euro-2012.[AFP/Archives]

Samir Nasri, Yann Mvila, Hatem Ben Arfa et Jérémy Ménez, auteurs durant l'Euro-2012 d'incartades ayant nui à l'image des Bleus, seront jugés, qu'ils soient présents ou non, vendredi à partir de 10h00 par la commission de discipline de la Fédération française de football (FFF).

Ils risquent de la simple réprimande à la suspension et auront dix jours pour faire appel en cas de sanction. Un nouveau feuilleton dont la FFF se serait bien passée, deux ans après la grève de l'entraînement des "mutins de Knysna" lors du Mondial-2010, qui avait débouché sur la suspension de quatre joueurs, Anelka (18 matches), Evra (5), Ribéry (3) et Toulalan (1), Abidal étant blanchi.

Les faits reprochés cette fois-ci sont moins graves. Le président de la FFF Noël Le Graët, tout en annonçant leur renvoi devant la commission de discipline ainsi que le gel des primes, avait d'ailleurs demandé le 3 juillet une certaine mansuétude: il ne jugeait "pas raisonnables" d'éventuelles suspensions, et souhaitait même un simple "tirage d'oreilles".

François Ponthieu, un avocat qui brigue son fauteuil présidentiel, a plaidé au contraire pour la sévérité.

La commission d'une quinzaine de membres présidée par Jean Mazzella tiendra-t-elle également compte du mécontentement populaire vis-à-vis de joueurs considérés commes des "sales gosses", voire pire?

Graduer

"La palette (des sanctions) est énorme, selon une source proche du dossier. Le rôle de la commission sera de graduer les sanctions en fonction des responsabilités de chacun. On peut penser que ce qu'a fait Mvila, c'est moins grave que ce qu'a fait Nasri. On peut imaginer un rappel aux devoirs de joueur de l'équipe de France".

Les cas sont effectivement très dissemblables. Nasri a été convoqué pour ses insultes envers la presse, Ben Arfa pour sa courte altercation avec le sélectionneur Laurent Blanc dans le vestiaire de France-Suède (0-2), Ménez pour avoir rembarré son capitaine Hugo Lloris et insulté l'arbitre d'Espagne-France (2-0), et Mvila pour avoir regagné sa place sur le banc lors du même match sans serrer la main de son entraîneur ni de son remplaçant, Olivier Giroud.

Blanc a été invité à témoigner, mais sans aucune contrainte. "Libre à lui de venir ou non", indique-t-on.

Des quatre joueurs, c'est Nasri qui risque le plus. Il a commencé l'Euro en célébrant son but égalisateur contre l'Angleterre (1-1) d'un "Ferme ta gueule!" adressé au journal L'Equipe puis l'a terminé par une salve d'insultes envers un journaliste de l'AFP à l'issue du quart Espagne-France.

Il s'était défendu sur son compte Twitter le 27 juin: "Que les supporters et tout particulièrement les enfants sachent que je regrette sincèrement que mes paroles ait (sic, ndlr) pu les choquer. (...) Il s'agit d'une affaire personnelle entre quelques journalistes et moi. Je m'en expliquerai quand le moment sera venu".

Mvila annoncé

Ce moment est-il venu? Et d'abord, Nasri sera-t-il présent vendredi? La FFF n'a eu aucun contact avec lui ou son avocat, mais son club de Manchester City l'a appelée pour demander "un report" de l'audition, selon une source proche du dossier. Une fin de non-recevoir lui a été opposée. Une autre source a indiqué que la présence de Nasri n'était pas impossible.

Sur les quatre joueurs, seul Mvila a d'ores et déjà annoncé sa venue à Paris. Le milieu rennais avait cherché très vite à déminer son cas sur son site: "J'ai trop de respect pour la fonction et pour mes coéquipiers, jamais je ne me permettrais d'avoir une telle attitude volontairement!"

Ménez, actuellement en tournée aux Etats-Unis avec le Paris SG, a déclaré dans L'Equipe de jeudi qu'il se ferait représenter par son avocat et qu'il avait envoyé une lettre d'excuses à la FFF "pour (son) absence et pour les faits qui (lui) sont reprochés". Lloris l'avait dédouané. Et son insulte envers l'arbitre italien avait été sanctionnée d'un carton jaune.

Concernant Ben Arfa, sa venue n'est pas sûre, mais son avocat s'est saisi du dossier.

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