Les 204 porte-drapeaux qui auront le privilège de défiler vendredi en tête de leur délégation lors de la cérémonie d'ouverture ont souvent une solide expérience olympique, voire un palmarès étoffé, mais leur notoriété a rarement dépassé les frontières de leur pays.
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt fait évidemment figure d'exception. Seul Rafael Nadal ou Roger Federer auraient pu lui disputer la palme de la célébrité sur la piste du stade olympique. Mais le septuple vainqueur de Roland-Garros, champion olympique à Pékin, a dû renoncer sur blessure et le Suisse a laissé sa place de porte-drapeau à Pékin à un autre joueur de tennis, Stanislas Wawrinka.
En l'absence de Nadal, c'est son remplaçant, le basketteur Pau Gasol, grande vedette de la NBA, et la joueuse russe de tennis Maria Sharapova, qui, Bolt mis à part, auront le plus de chances d'être reconnus par le milliard de téléspectateurs.
Mais ils feront figure d'exception. A l'instar du champion grec de taekwondo Alexandros Nikolaidis, 33 ans, double médaillé d'argent, qui ouvrira le défilé comme le veut la tradition, la plupart des porte-drapeaux sont surtout connus de leurs compatriotes et des spécialistes de leur discipline.
Les femmes en force
Comme l'escrimeuse française Laura Flessel -préférée par les électeurs au plus "people" Tony Parker, autre star de la NBA-, le pistard britannique Chris Hoy ou la joueuse de hockey sur gazon allemande Natascha Keller, ce sont souvent de grands habitués des Jeux qui ont été désignés, de manière plus ou moins démocratique, par les comités nationaux.
Tout comme Keller, 35 ans, médaillée d'or à Athènes en 2004, Flessel, 40 ans, participe à ses 5e jeux Olympiques, avec déjà cinq médailles à son palmarès. Hoy, 36 ans, présent à Sydney, Athènes et Pékin, est lui quadruple champion olympique.
Comme le montre aussi l'exemple de Flessel, seulement 3e porte-drapeau féminine pour la France depuis 1912, les grandes nations olympiques sont désormais plus enclines à confier à des femmes l'honneur de mener leur délégation.
Outre Sharapova, Keller et Flessel, l'escrimeuse américaine Mariel Zagunis, championne olympique de sabre en 2004 et 2008, la lutteuse japonaise Saori Yoshida, qui tentera à Londres de décrocher son troisième titre consécutif (en moins de 55 kg), et la grande vedette italienne du fleuret, Valentina Vezzali (cinq médailles d'or) démontreront que le port du drapeau est de moins en moins un privilège masculin.
Chine, le choix des géants
Les autres délégations ne sont pas en reste. Le comité olympique du Qatar a choisi une jeune championne de tir de 19 ans, Bahiya al-Hamad, pour symboliser la première participation féminine de ce pays, et l'Afrique du Sud a retenu Caster Semenya, qui avait dû affronter une polémique sur son genre après sa victoire dans le 800 m des Mondiaux-2009 à Berlin.
Fidèle à son habitude depuis 1988, la Chine a elle désigné un homme, Yi Jianlian, qui succède à un autre basketteur de NBA, Yao Ming, qui avait ouvert la marche lors de la cérémonie de Pékin. Lui non plus ne passera pas inaperçu puisqu'il mesure 2,13 m.
Le choix d'un basketteur, qui est également celui de l'Espagne avec Gasol, est plutôt à contre-courant, comme celui de joueurs de tennis par la Russie, la Suisse et la Pologne (Agnieszka Radwanska), la plupart des pays ayant désigné des spécialistes des sports olympiques plus "traditionnels" (athlétisme, escrime, cyclisme, judo...).
Le choix du porte-drapeau est aussi parfois l'occasion de mettre en exergue des parcours ou des personnalités méritoires, comme celui du joueur de badminton tchèque Petr Koukal, qui a récemment vaincu un cancer du testicule.
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