Des chercheurs japonais de l’université d’Osaka pourraient avoir percé le secret de la longévité des femmes par rapport aux hommes, grâce à des découvertes faites à partir d’un poisson d’eau douce.
Une découverte majeure. Le mystère persistant de l'espérance de vie des femmes par rapport à celle des hommes pourrait se résumer aux cellules les plus petites et les plus grandes de l'organisme : les spermatozoïdes et les ovules, qui sont au cœur de la reproduction humaine, selon une étude japonaise de l’université d’Osaka.
Des scientifiques japonais ont montré pour la première fois chez les vertébrés, que les cellules qui se transforment en ovules chez les femelles et en spermatozoïdes chez les mâles sont à l'origine des différences d'espérance de vie entre les sexes, et que l'élimination de ces cellules permet d'obtenir des animaux ayant la même espérance de vie.
Les expériences ont été réalisées sur de petits poissons-taupes turquoise appelés «killifish», une espèce d'eau douce qui atteint sa maturité sexuelle en quinze jours et ne vit que quelques mois. Au fil des découvertes, les chercheurs ont estimé qu'un mécanisme biologique similaire aux humains pourrait influencer l'écart de durée de vie chez l'homme et d'autres espèces également.
Une questions de cellules
«Le processus de vieillissement chez le killifish est similaire à celui des humains, je ne pense donc pas que les humains soient nécessairement plus compliqués», a déclaré auprès de The Guardian le professeur Tohru Ishitani, auteur principal de l'étude à l'université d'Osaka. «Cette recherche sera un tremplin pour comprendre le contrôle du vieillissement chez l’homme», a-t-il ajouté.
Dans le monde, les femmes vivent en moyenne environ 5 % plus longtemps que les hommes. En France notamment, les femmes avaient une espérance de vie à la naissance de 85,7 ans, contre 80 ans pour les hommes en 2023.
Une multitude de facteurs contribuent à cette disparité : les jeunes hommes sont plus susceptibles de mourir dans des accidents ou par suicide, et les femmes ont souvent un mode de vie plus sain. Mais cette différence s'observe également chez d'autres espèces tels que les singes femelles et les singes de l'ancien monde ont tendance à vivre plus longtemps que leurs homologues mâles.
Selon Tohru Ishitani, le fait d'avoir des spermatozoïdes ou des ovules est l'une des différences les plus évidentes entre les hommes et les femmes, justifiant le sujet de ses recherches. Et pour cause, son équipe a montré que l'arrêt de la production de cellules germinales, qui se transforment en spermatozoïdes ou en ovules, permettait aux hommes de vivre plus longtemps et aux femmes de mourir plus jeunes qu'à l'accoutumée, comblant ainsi l'écart de durée de vie.