La mission privée Axiom 2, organisée par l'entreprise Axiom Space et la Nasa, a décollé dimanche 21 mai de Cap Canaveral, en Floride. Deux astronautes saoudiens en font partie.
Rayana Barnawi et Ali Al-Qarni seront les deux premiers Saoudiens a poser le pied dans l'ISS. Ils ont décollé dimanche 21 mai, à bord d'une fusée SpaceX Falcon 9 depuis le Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral en Floride. Membres de la mission privée Axiom 2 (Ax-2), ils sont censés atteindre la Station spatiale internationale ce lundi vers 13h24 GMT, à bord d'une capsule Dragon.
Organisée par l'entreprise américaine Axiom Space, cette mission embarque également Peggy Whitson, une ancienne astronaute de la Nasa qui commande la mission, et John Shoffner, un entrepreneur américain qui fait office de pilote. L'équipage doit passer dix jours à bord de l'ISS, où il rejoint sept autres passagers : trois Russes, trois Américains et l'astronaute émirati Sultan al-Neyadi.
The second all-private astronaut mission has lifted off! Go #Ax2 #TeamAxiom https://t.co/KXNhuv0LSk
— Axiom Space (@Axiom_Space) May 21, 2023
Les quatres membres d'Ax-2 doivent mener une vingtaine d'expériences durant leur séjour. L'une d'elles consiste à étudier le comportement de cellules-souches en apesanteur. Quelques jours avant le départ, Rayana Barnawi avait exprimé son enthousiasme lors d'une conférence de presse : «Etre la première femme saoudienne astronaute, et représenter la région, est un grand plaisir et un honneur».
Cette scientifique de formation avait aussi confié se réjouir à l'idée de parler à des enfants depuis l'ISS. «Pouvoir voir leurs visages lorsqu'ils verront des astronautes de leur propre région pour la première fois est très enthousiasmant», avait-elle déclaré.
De son côté Ali Al-Qarni, qui est pilote de chasse, a dit avoir «toujours eu une passion pour explorer l'inconnu et admirer le ciel et les étoiles. Donc c'est une merveilleuse opportunité pour moi de poursuivre cette passion, et cette fois de voler parmi les étoiles».
Un projet de station spatiale privée
La mission Ax-2 est la deuxième proposée par Axiom Space, en partenariat avec l'agence spatiale américaine. L'entreprise vend ces séjours à des prix exorbitants, qui se comptent en millions de dollars. Elle se charge elle-même de l'entraînement des apprentis astronautes, affrète le moyen de transport et est garante du déroulement de leur séjour en orbite.
La première mission, Ax-1, avait emmené trois hommes d'affaires et un ancien astronaute, Michael Lopez-Alegria, en avril 2022. A terme, le but d'Axiom Space est de construire sa propre station spatiale, qui sera dans un premier temps rattachée à l'ISS, avant de s'en séparer pour prendre son envol de façon indépendante. Le premier module doit être lancé fin 2025.
La Nasa encourage et soutient ce genre de projets car elle prévoit elle-même de mettre la Station spatiale internationale à la retraite vers 2030. Après cela, elle enverra ses astronautes dans des stations privées, qui accueilleront elles aussi leurs propres clients.
L'Arabie saoudite avait déjà envoyé l'un de ses ressortissants dans l'espace : le prince Sultan ben Salmane avait participé à une mission américaine en 1985, sans toutefois pénétrer dans l'ISS. Aujourd'hui, le voyage spatial s'inscrit clairement dans la stratégie de ce riche Etat pétrolier pour améliorer son image ultra-conservatrice : il y a seulement quelques années, les femmes n'avaient encore pas le droit de conduire en Arabie saoudite.
Le royaume a créé l'Autorité spatiale saoudienne en 2018 et lancé l'année dernière son programme destiné à envoyer des astronautes dans l'espace. Dimanche, lors d'une fête organisée à Ryad pour assister au lancement de la mission en direct, Sultan ben Salmane s'est dit «heureux que l'Arabie saoudite retourne dans l'espace». «Si Dieu le veut, ce n'est que le début», a-t-il ajouté.