Le premier patient greffé avec un coeur de porc est mort ce mercredi 9 mars, deux mois après son opération.
Les causes exactes du décès ne sont pas encore connues. L'état de l'Américain David Bennett, 57 ans, avait commencé à se détériorer «plusieurs jours auparavant», a déclaré l'hôpital de l'Université du Maryland dans un communiqué. «Lorsqu'il est devenu clair qu'il ne se remettrait pas, des soins palliatifs lui ont été prodigués.»
«Le coeur a très bien fonctionné durant plusieurs semaines, sans aucun signe de rejet», a précisé l'hôpital.
Après l'opération, David Bennett avait pu «passer du temps avec sa famille et participer à des activités de physiothérapie pour l'aider à reprendre des forces». L'expérience peut ainsi être considéré comme un succès, selon les chercheurs.
Une avancée scientifique
L'opération de David Bennett était très attendue. De telles xénogreffes - d'un animal à un humain - pourraient éventuellement remédier à la pénurie d'organes, alors que 110.000 Américains continuent d'attendre une greffe. «Il n'y a tout simplement pas assez de cœurs humains de donneurs disponibles pour répondre à la longue liste de receveurs potentiels», a souligné le le Professeur Bartley P. Griffith, qui a réalisé cette «chirurgie révolutionnaire».
David Bennett avait été jugé inéligible à une transplantation cardiaque traditionnelle. «C'était soit mourir, soit cette greffe. Je veux vivre», avait-il confié, cité dans un communiqué de la faculté de médecine. Alors que la procédure était expérimentale, la FDA, l'Agence américaine des médicaments, avait accordé une autorisation d'urgence, la veille du nouvel an.
Le porc dont provenait le coeur greffé était génétiquement modifié pour éviter le rejet de l'organe. Il s'agit du principal risque des xénogreffes. En 1984, un coeur de babouin avait été transplanté sur un bébé, mais la petite n'avait survécu que vingt jours. Une étude détaillée sur le cas de David Bennett paraîtra prochainement dans une revue scientifique.