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L'Institut Pasteur de Lille arrête ses essais sur le suppositoire contre le covid-19

Pasteur, Covid-19, Recherche L'Institut Pasteur de Lille a dû renoncer aux essais cliniques concernant l'expérimentation du médicament Clofoctol contre les formes graves de Covid-19. PHILIPPE HUGUEN / AFP

L’Institut Pasteur de Lille a annoncé, jeudi 9 décembre, suspendre l’essai clinique de son médicament contre le coronavirus.

En septembre 2020, les chercheurs lillois de l’Institut Pasteur découvrent que le Clofoctol serait susceptible de guérir des formes graves du Covid-19. Ce vieux médicament, déjà commercialisé sur le marché pour une autre pathologie, avait montré des essais cliniques prometteurs pour lutter contre la maladie et devait ainsi passer de nouveaux tests avant d’être définitivement validé.

Mais c’était sans compter la lenteur administrative... Pour le président du CA de Pasteur Lille, Jacques Richir, il aurait fallu démarrer l’expérimentation dans les 6 à 9 mois de l’épidémie, ce qui n’a pas été le cas. A cela s’ajoute, en février 2021, la décision du Capnet, le comité de pilotage national des essais thérapeutiques, qui refuse à l’Institut l’autorisation d’accélérer les essais. Mais les chercheurs n’avaient pas renoncé à l’époque, l'essai avait d’ailleurs été labellisé « priorité nationale » et plusieurs centres avaient ouvert en métropole.

Manque de volontaires

L’Institut a également été confronté à un autre problème : le manque de volontaire. Pour que les essais cliniques soient valides, le centre de recherches avait pour mission depuis juin 2021 de trouver 700 volontaires de plus de 50 ans, non vaccinés, et présentant un symptôme du Covid-19, pour tester le médicament. Un profil rare alors que plus de 90% de cette tranche d'âge a reçu le vaccin. Un centre a été ouvert aux Antilles, mais face à la défiance du gouvernement et le climat social, les volontaires ne font pas légion. De fait, le coût pour tenir ces centres était trop élevé au regard du résultat puisque seulement 12 volontaires ont pu être recrutés sur les 350 nécessaires. D’où la décision de « suspendre » l’essai.

Que va-t-il se passer maintenant ? Face à ces successions d'événements, les chercheurs de l'Institut sont pantois. Malgré tout, si l’expérimentation est suspendue, cela n’exclut pas pour autant un arrêt définitif des recherches autour de cette molécule. L'institut travaille en ce moment sur plusieurs pistes pour un traitement contre le Covid-19 mais ne souhaite pas les évoquer pour l'instant.

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