En Guyane française, les préparatifs pour le décollage du télescope spatial James Webb ne se sont pas déroulés comme prévu. Dans un communiqué publié lundi 22 novembre, la Nasa a expliqué qu'à la suite d'un «incident», le départ en orbite a été repoussé au 22 décembre, au lieu du 18.
«Les techniciens se préparaient à attacher Webb» à l'adaptateur «utilisé pour insérer l'observatoire dans l'étage supérieur de la fusée Ariane 5», écrit l'agence spatiale américaine. C'est alors qu'un «collier de serrage» a «soudainement lâché de façon inattendue, causant une vibration à travers l'observatoire».
UPDATE: @NASAWebb is now targeted to launch no earlier than Dec. 22 to allow additional testing after a sudden, unplanned release of a clamp that secures the spacecraft to its rocket adapter sent vibrations throughout the observatory: https://t.co/YCHnFLbRIr pic.twitter.com/NX5spmt26C
— NASA (@NASA) November 22, 2021
Les préparatifs du décollage sont réalisés à Kourou, sous la responsabilité d'Arianespace. Le télescope, qui a rejoint la Guyane française au terme d'un voyage de 16 jours en mer depuis la Californie, y est manipulé avec la plus grande minutie. Aussi, la Nasa préfère mener des tests supplémentaires, afin de s'assurer «avec certitude que l'incident n'a endommagé aucune des composantes». Les conclusions de ces vérifications seront rendues publiques « à la fin de la semaine».
Ces précautions sont nécessaires car James Webb est un bijou d'ingénierie ultra-complexe et donc fragile. Son très large miroir est par exemple composé de 18 miroirs plus petits de forme hexagonale, qui devront être dépliés en orbite lors d'une périlleuse opération, et parfaitement alignés pour réaliser leurs observations.
Une nouvelle vigie du cosmos
Ce télescope est très attendu par les astronomes et astrophysiciens du monde entier. Il est présenté comme le successeur d'Hubble, lancé en 1990, et doit être placé en orbite autour du Soleil, à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Bien au-delà des limites de son grand frère donc, puisque Hubble opère à 600 km d'altitude.
Construit aux Etats-Unis sous la direction de la Nasa, James Webb incorpore néanmoins des instruments des agences spatiales européenne (ESA) et canadienne (CSA). Ils doivent lui permettre d'explorer toutes les phases du cosmos avec une précision encore inégalée, jusqu'aux premiers âges de l'Univers et la formation des premières galaxies.