L’astronaute français Thomas Pesquet devrait quitter la Station spatiale internationale (ISS) ce lundi et amerrir au large de la Floride mardi matin heure française, a annoncé ce dimanche 7 novembre la NASA. Si la date pourrait encore évoluer en fonction des conditions, le retour sur Terre du Français suit un protocole précis.
Commandant de bord de la station depuis le 4 octobre, le Français devra avant toute chose passer les manettes au Russe Anton Shkaplerov. C'est seulement ensuite qu'il pourra «redescendre» vers la planète bleue.
Concrètement, c’est grâce à la capsule Crew Dragon baptisée «Endurance» que Thomas Pesquet pourra rentrer. Membre de la mission Crew-2 avec trois compagnons, il sera remplacé par quatre spationautes de Crew-3, qui feront le chemin inverse pour intégrer l’ISS.
Vitesse et température extrême
En mai dernier, quatre astronautes de l’ISS (l’équipage Crew 1) avaient connu pareille expérience. Ralentie par plusieurs parachutes, leur capsule avait amerri dans l’océan Atlantique, non loin des côtes de Floride (Etats-Unis). L’un d’entre eux a décrit les sensations qu’il a ressenti lors de la vertigineuse descente (l’ISS est en orbite à 408 kilomètres au-dessus de la Terre). «A un moment, je me disais juste à moi-même : respire, inspire. Parce que je me sentais très lourd», a expliqué l'Américain Victor Glover. «Un peu comme ces personnages de dessins animés quand ils sont confrontés à la force g (d'accélération), et que leur visage se déforme vers le bas».
Après s’être détachée de la station spatiale, la capsule réduira sa vitesse orbitale et procédera à plusieurs manœuvres pour entrer dans l’atmosphère. La partie de l’engin où se trouve le bouclier thermique doit être orienté vers l’avant, de sorte que la friction liée à sa vitesse et à la résistance de l’air ne le fasse pas s’embraser (la température peut atteindre 1.600°C).
La capsule récupérée par bateau
Les propulseurs de la capsule serviront alors à l’orienter pour qu’elle vise au maximum le lieu d’amerrissage prévu. Victor Glover a indiqué que le poids de l'accélération était alors concentrée «dans la poitrine, ce qui rendait la respiration difficile». Puis, à environ 14 kilomètres de la surface, deux premiers parachutes devront se déployer pour ralentir la capsule, avant que quatre autres, plus imposants, s'ouvrent à 3 kilomètres de la surface pour stabiliser la vitesse à 20km/h.
[Vidéo de démonstration d'un amerrissage d'une capsule Crew Dragon/@Nasa]
Puis, environ cinquante minutes après avoir pénétré l’atmosphère, la capsule touchera l’eau. «L'impact était vraiment minime et juste après l'amerrissage, on sentait les vagues», a détaillé le Japonais Soichi Noguchi, lui aussi revenu en mai dernier.
Sur place, de nombreux bateaux sillonneront la zone prévue pour repêcher rapidement la capsule et permettre à ses occupants d’en sortir. S’il fait nuit, les navires seront équipés de très nombreux éclairages pour repérer l’engin.
Des examens médicaux seront alors effectués sur Thomas Pesquet et ses camarades, avant qu’ils puissent rejoindre la terre ferme et retrouver leurs proches.